Projet collaboratif lancé par Arte, une « contre-histoire des Internets » – néologisme employé par George W. en l’an 2000 – rassemble les témoignages des internautes sur leurs premiers pas sur le web depuis six semaines. Mardi 14 mai, cette expérience participative s’achèvera avec la diffusion du documentaire sur Arte.
[image:1,l]
Comment Internet a changé nos vies
Diffusé mardi 14 mai sur Arte, le film de Sylvain Bergère, écrit par deux journalistes Jean-Marc Manach et Julien Goetz entend raconter une contre histoire du réseau des réseaux : Internet. L’objectif ? « Raconter ce pour quoi, et comment, les internets ont changé nos vies, recenser ce qu’on n’a pas eu le droit d’y faire, ce qu’on a inventé pour le faire quand même, et ainsi participer collectivement à l’élaboration d’une “contre-histoire des internets”, qui se veut libre, ouverte et partagée », peut-on lire sur le site du projet.
Défendre un réseau libre
En se penchant sur les grands acteurs et activistes du web comme John Perry Barlow, cofondateur de l’Electronic Frontier Foundation, célèbre pour sa Déclaration d’indépendance du cyberespace, ou Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, le film se concentre sur ceux « qui se sont fait taper dessus » pour défendre un réseau libre, explique Jean-Marc Manach à l’AFP. « La liberté d’expression était quelque chose de l’ordre du virtuel jusqu’à l’arrivée d’internet. Parce que seuls ceux qui avaient accès aux médias pouvaient user de la liberté d’expression. Avec internet, la liberté d’expression est devenue quelque chose de réel, de palpable, que chacun peut expérimenter », explique-t-il.
Pour lui, l’idée consistait à montrer « dans quelle mesure internet est quelque chose de bien en matière de défense des droits de l’Homme. En face, on a un discours politique qui diabolise les hackers et internet. Ce discours était tenu par des gens qui ne connaissaient rien, n’utilisaient pas internet et voulaient faire la loi dessus », ajoute Jean-Marc Manach.
Une idée également défendue par Gilles Freissinier, directeur du pôle web d’Arte France : « À la télé, on parle souvent du succès de Google ou de Facebook. Mais on a rarement vu que des réseaux de hackers allemands ont permis de contourner la censure et les blocages mis en place par les régimes lors des printemps arabes ou en Syrie » explique-t-il à l’AFP.
Souvenirs d’internautes
Pour les créateurs du projet, il était fondamental que ce soient les internautes, « première brique du réseau », qui écrivent cette contre-histoire d’Internet. Ainsi pendant plus d’un mois, les cybernautes ont pu partager leurs souvenirs d’Internet, des anecdotes et soulever des questions sur le site du projet. « L’avant Facebook finalement ce sont les premiers blogs ! Les Skyblog et autres, à l’architecture rectiligne et aux textures pixelisées » écrit par exemple un internaute, alors qu’une autre explique que CaraMail a changé « sa vie ».
Après la diffusion du documentaire, mardi 14 mai sur Arte, le site du projet évoluera en webdoc participatif avec une version personnalisée pour chaque internaute.