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Débordements du PSG: qui va payer les dégâts?

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Les incidents violents, qui ont gâché la fête pour le titre de champion de France du PSG, ont causé d’innombrables dégâts dans les rues autour du Trocadéro : voitures ont été incendiées, abribus vandalisés, boutiques saccagées, devantures endommagées… Si 47 personnes ont été placées en garde à vue, la question de l’addition commence à soulever des avis contradictoires. Personnes ne veut porter la responsabilité des débordements, personne ne veut payer la note.

Pour Bertrand Delanoë, c’est l’Etat qui doit payer

Le Maire de Paris Bertrand Delanoë, qui avait sous-estimé lundi 13 mai les débordements de la cérémonie, a expliqué que le dédommagement financier viendrait « d’abord des assurances » : « Je suis allé voir les commerçants pour leur dire que moi malheureusement légalement je n’ai pas le droit de les aider financièrement pour réparer ces dégâts sinon je vous dis franchement je l’aurais fait de bon cœur », a-t-il lancé sur RTL. « En revanche je vais les aider pour que la préfecture de police leur fournisse très vite les papiers administratifs qui leur permette d’être remboursés. Si les assurances ne couvrent pas l’intégralité des dégâts, je demanderai à l’Etat de payer la différence ».

Un avis partagé par Marc Philippe Daubresse, député du Nord et secrétaire général adjoint de l’UMP, qui considère que le premier responsable de ces débordements est Manuel Valls : « Evidemment qu’à l’intérieur du stade, un club peut assurer sa propre sécurité privée, reconnaît l’élu, mais à l’extérieur, sur la voie publique, la responsabilité est celle du ministre de l’Intérieur et des forces de police », a-t-il déclaré sur RMC.

Mais les assureurs, eux, s’opposent fermement à tout remboursement : « Il y a une loi qui date de 1983, qui reconnait la responsabilité de l’Etat quand il y a eu une faute dans le maintien de l’ordre, comme par exemple s’il n’y avait pas suffisamment de moyens mis en œuvre », a expliqué Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Groupement des entreprises mutuelles d’assurances (GEMA). « Vu ce que tout le monde dit, l’Etat a manifestement mal anticipé les événements », a-t-il ajouté, sur Europe 1.

Le club mis en cause

Faire participer le club, elle est peut-être là la solution. Pour François de Rugy, député de Loire-Atlantique et coprésident du groupe EELV à l’Assemblée nationale, « il faudra envisager avec les clubs qui veulent faire des manifestations sur la voie publique, qu’ils payent la sécurité, car si c’était dans une enceinte privée, ils s’organiseraient et payeraient des sociétés de sécurité ».

Mais le directeur général du PSG Jean-Claude Blanc a estimé, à l’issue d’une réunion tenue mardi au Place Beauvau avec le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, la ministre des Sports Valérie Fourneyron, le Préfet de Police de Paris Bernard Boucault et le président de la Ligue de football professionnel Frédéric Thiriez, que la « responsabilité » était « partagée » : « Il était légitime de souhaiter organiser la remise du titre au cœur de Paris comme cela se fait dans d’autres villes européennes ou en France », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « On est passé d’une manifestation publique à des phénomènes de violence urbaine pour laquelle il était difficile pour la Préfecture d’anticiper et de contrôler. Le Paris Saint-Germain se portera d’ailleurs partie civile dans les procédures qui seront mises en place et nous continuerons à développer au Parc des Princes la politique qui a fait du Parc le stade le plus sûr en France. Et nous restons déterminés à construire à Paris une équipe de football de niveau européen ».

Et pourquoi pas les casseurs eux-mêmes ?

Pour Eduardo Rihan Cypel, député de Seine-et-Marne, « c’est d’abord ceux qui sont responsables de ces violences qui doivent payer », a-t-il estimé sur RMC. « Il y a des gens qui ont fait n’importe quoi, ont saccagé des biens publics. Tout cela est inacceptable, c’est d’abord à eux de prendre leurs responsabilités devant la justice. Après, que le club participe, c’est une réflexion qu’il faut avoir ».

Dans un communiqué, la tribune Boulogne du Parc des princes a tenu à indiquer se détacher « intégralement et radicalement de ces incidents, indiquant, qu’aucun des siens n’a pris part à ces troubles et aucun ne fait partie des interpellés ». Les supporters regrettent « l’acharnement » des autorités « sur les supporteurs historiques », et constatent l’échec du « plan Leproux ». « Jamais les supporteurs historiques ne se sont livrés à de véritables scènes de pillages des magasins comme cela a pu être le cas », ont-ils expliqué.

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