Site icon La Revue Internationale

Défilé du 1er mai: fissures dans les rangs syndicaux

defile-1er-mai-syndicats.jpgdefile-1er-mai-syndicats.jpg

[image:1,l]

Il y a un mois, le nouveau numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, réaffirmait sur France Inter que l’accord sur la sécurisation de l’emploi était « mauvais pour les salariés », parce que « tout ce qui peut constituer un avantage pour les salariés ne figure pas en termes concrets, ni dans l’accord signé par les partenaires sociaux ni dans le projet de loi ».

Accord et désaccords

En janvier dernier, les différents syndicats s’étaient en effet profondément divisés sur la question, après que trois d’entre eux (CFDT, CFTC et CFE-CGC) ont signé l’accord, qui doit être adopté définitivement par le Parlement le 14 mai prochain. La CGT et Force Ouvrière, qui ont rejeté l’accord, tentent désormais de faire pression sur le gouvernement pour que l’accord ne soit pas fidèlement transposé en loi.

Malgré les dissensions, et dans un élan d’union syndicale, Thierry Lepaon avait cependant lancé un appel à la CFDT à défiler ensemble lors des traditionnels cortèges du 1er mai. Mais Laurent Berger, leader de la CFDT, a rejeté l’offre, estimant que son syndicat avait été insulté par des militants CGT lors du congrès de Toulouse au mois de mars : « Quand on se fait traiter de traître, de collabo, de renégat, je considère que ce sont des insultes », a-t-il déclaré.

Cortèges séparés

« Ne pas afficher un front commun des salariés ce jour-là, ce n’est pas faire montre de la force du syndicalisme en France », a de son côté déploré Thierry Lepaon, qui regrette le refus de la CFDT de défiler avec eux, ajoutant que les deux syndicats pouvaient aussi « avancer ensemble ». « Il y a des sujets de division, nous pouvons en parler, et il y a aussi des sujets qui peuvent nous rassembler ».

Les syndicats défilent donc aujourd’hui, pour la Fête du Travail, dans des cortèges séparés. Il est loin le temps – en 2012 – où Bernard Thibault et François Chérèque, respectivement anciens secrétaires généraux de la CGT et de la CFDT, défilaient « main dans la main » le 1er mai, portant ensemble une banderole contre le candidat sortant Nicolas Sarkozy.

Chacun sa route, chacun son message

Tandis que la CGT – avec Solidaires et la FSU – organise pas moins de 279 défilés en France, contre le fameux accord sur l’emploi et les plans d’austérité, la  CFDT, la CFTC et l’Unsa défileront à Cormontreuil, près de Reims, pour alerter sur « le besoin de politiques européennes qui donnent véritablement la priorité à l’emploi et à la réduction des inégalités » et demander que soit mis « un terme aux politiques d’austérité aveugle qui provoquent chômage, précarité et montée des replis nationaux et des populismes »

Force Ouvrière, elle, se réunira à Paris place Gambetta, pour marcher vers le mur des fédérés, avec un mot d’ordre : « le rejet de l’austérité ».

Quitter la version mobile