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Des capitales slaves s’exposent à l’Unesco

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Leur histoire, souvent tumultieuse et mouvementée, est retracée à partir de  documents d’archives, de feuillets, du codex, plans, photographies, affiches, du matériel epistolaire, écrits anciens et contemporains, sous forme éléctronique. La directrice de Forum des cultures slaves, qui s’efforce de préserver l’héritage culturel des plusieurs peuples et de promouvoir leurs valeurs et traditions, Andreja Rihter a souligné : « A la tête du Forum qui présente et soutient  la créativité dans l’espace des cultures slaves, en partneriat étroit avec des organisations internationales et des initiatives nationales, je suis très fière qu’une exposition prenne son envol, sur l’évolution historique des capitales slaves, raconté par des archives. Unique, car pour la première fois, 13 pays slaves ont amicalement mis en commun leurs documents. Réussie, puisque c’est une collaboration fértile, malgré la dispersion des archives dans différents institutions étatiques, et malgré de nombreux obstacles. Invitation au voyage car après le palais de l’Unesco, cette exposition partira pour un voyage d’un an, dans tous les pays participants. »
 
L’exposition est soutenue par l’Institut international des Sciences et des archives de Maribor/Slovenie/, actuellement hébérgé par des Archives d’Etat de Trieste. Son représentant français et expert de l’Unesco, historien archiviste, docteur en lettres à la Sorbonne, monsieur Charles Kecskemeti a gentillement répondu à quelques questions :
 
Votre Institution est importante mais peu connue, pouvez vous éclaircir ses activités les plus significatives ?
 
L’origine de l’Istitut remonte à 1978, l’année de la première des rencontres annuelles animées par les Archives régionales consacrées à des échanges d’idées sur des problèmes qui préoccupaient la profession. Le Centre a d’abord eu pour l’ambition de faire  progresser des archives des  pays membres, en s’ ispirant  de l’expérience des états le  plus avancés et des initiatives du Conseil international des Archives, pour transcender le clivage Est-Ouest. Les deux dates marquent des premières étapes de l’Institut 1978 et 1986, s’insèrent dans l’histoire des  propositions professionnelles, soutenus par l’Unesco et prises en lien avec le Conseil international des Archives. Peu avant, en 1974, fut crée à Sofia, le Centre d’information sur les Sources de l’Histoire balkanique /CIBAL/.
 
Quelles sont ses activités principales ?
 
-L’activité de l’Institut Maribor-Trieste s’inscrit dans la tradition politique de servir archivistique et la recherche historique de la zone, appelée depuis un demi-siècle « l’autre Europe », malmenée par quatre, cinq ou sept décennies de dictature idéologique. La moitié des pays qui collaborent au sein de l’Institut, soit quinze sur vingt-neuf, appartiennent a cette autre Europe. Et sur ces 15 pays, 11 sont des pays slaves :Belarus, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Monténégro, Plogne, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, République Tchéque et Ukraine et le collègues bulgares et macédoniens, participent souvent aux conférences et aux sessions de formation.
C’est grâce à cette collaboration permanente au sein de l’IIAS, animé par Peter Pavel Klasnic, que les sources d’archives présentées à l’Unesco, sur l’histoire des capitales slaves, ont pu être réunies par le Forum des Cultures Slaves.
 
Ces mêmes cultures, ont-elles aujourd’hui un véritable impact à l’international ?
 
-Depuis près de 250 ans, depuis des travaux de Herder et de Schlözer, d’innombrables ouvrages traitent de l’histoire des peuples slaves, de leur culture et leur rôle passé et à venir, en Europe et dans le monde. Les études slavistes reçurent leurs lettres de noblesse en 1840, lorsque fut crée au Collège de France, la chaire de langue et littérature slaves, confiée pendant quatre ans à Adam Mickiewicz. A l’époque où le poète polonais charmait un auditoire français, nombreux et enthousiaste, avec ses leçons sur la philosophie, la poésie, la mythologie et l’histoire politique des peuples slaves, sans État souverain propre, intégrés dans l’une ou l’autre des quatre puissances qui se partageaient la région et disposant d’institutions plus ou moins autonomes, aspiraient tous à une existence étatique. Tous entendaient fonder leur souveraineté à venir sur le culte de leur langue, sur leur littérature et sur l’identité nationale. D’où l’essor culturel des capitales historiques comme Prague, Zagreb, Kiev ou Belgrade et l’émergence de nouveaux foyers comme Martin de la culture slovaque ou Novi Sad de la culture serbe.
 
Certains parmi ces nations n’arrivent toujours pas à s’accepter les uns et les autres, et vivre en paix. Comment les réconcilier ?
 
Plus de 170 ans après les cours de Mickiewicz des nations slaves ont une place, certes particulière, dans la communauté des nations européennes. Il s’agit bien de nations européennes qui, apparentées ou non par la langue /Albanais et Serbes, ou Bosniens et Serbes, Croates aussi/, n’hésitent pas à se faire la guerre, lorsqu’elles croient que leur intérêt vital, leur existence même est en jeu.
Au XIX siècle, dans le conflit plusieurs fois séculaire, qui opposait les deux grandes nations slaves :Polonais et Russes, ces derniers avaient pris le dessus, la Pologne fut rayée de la carte. Dans ces leçons au Collège de France, Mickiewicz, patriote polonais exilé, usa de son talent et de son érudition pour -et je cite Michelet-« réconcilier les frères ennemis, Russes et Polonais »!
Depuis sa création il y a vingt et un ans, au moment même où trois peuples slaves se déchirèrent, l’IIAS euvrait, année après année, dans l’esprit de Mickiewicz « réconcilier les frères ennemis »L’idée de l’exposition est née à la 2ème Conférence des archives des pays slaves, organisé l’année dernière par l’Institut International de Science Archivistique ».
 
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