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En Inde, une «brigade rouge» contre les prédateurs sexuels

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Des habitantes de la banlieue de Lucknow, au nord de l’Inde, en avaient assez d’être harcelées verbalement ou physiquement dès qu’elles sortaient de chez elles.

T-shirt rouge

Depuis deux ans, une quinzaine de jeunes filles vêtues d’un T-shirt rouge et d’un large pantalon noir, se rassemblent pour protester contre ces agressions. Et après l’affaire du viol collectif d’une étudiante dans un autobus de New Delhi, agressée sexuellement par six hommes et morte des suites de l’agression, les rangs de la « Brigade rouge » n’ont cessé de gonfler.

Le débat sur la manière dont les femmes sont traitées dans le pays est encore vif, alimenté par les fréquentes agressions sexuelles.

Faire évoluer les mentalités

La « Brigade rouge », créée par une jeune Indienne de 25 ans, Usha Vishwakarma, tente ainsi de faire évoluer les mentalités en manifestant régulièrement et en faisant sa propre loi. Dans un pays où la police est souvent corrompue et manque de donner véritablement suite aux affaires d’agressions, les jeunes victimes, par peur de ne pas trouver d’écho favorable, ne sont souvent pas encouragées à porter plainte.

« L’attaque à New Delhi nous a mises en colère. De nombreuses jeunes femmes nous ont approchées en nous disant qu’elles voulaient que les choses changent pour que plus personne ne souffre comme elle [l’étudiante] », a expliqué Usha Vishwakarma à l’AFP. « On nous disait de rester à la maison pour éviter les prédateurs sexuels. Si on allait à la police, on nous demandait de ne pas faire attention aux taquineries. On en avait marre de ce conditionnement moral », a-t-elle ajouté.

Le risque de faire sa propre loi

Du côté de la justice, l’initiative n’est pas vue d’un très bon œil. L’inspecteur général chargé de la justice de l’Uttar Pradesh a en effet déclaré qu’il n’encourageait pas ces groupes « qui font justice eux-mêmes ». « On ne peut pas se venger de cette façon. Si quelqu’un vous harcèle, vous avez le droit de riposter sur le moment pour vous défendre. Mais vous ne pouvez pas le lendemain aller gifler un homme, parce que cela reviendrait à un crime ».

> Lu sur Elle.fr

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