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Fête gâchée du PSG: qui étaient les casseurs du Trocadéro?

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JOL Press : Qui sont les supporters du Paris Saint-Germain ?
 

Arnaud Hermant : C’est difficile à dire aujourd’hui, on ne sait pas trop. Ça peut être le père de famille qui vient avec son maillot et ses enfants, un hooligan, un ultra…

Avec le plan Leproux et la dissolution des associations de supporters comme celles de Boulogne ou d’Auteuil, il s’est créé une vague de contestations. Parmi les 13 000 personnes qui ont été sorties des stades – une mesure consécutive au décès d’un supporter lors du match PSG-OM en février 2010 – des « vieux » ont pris du recul, mais d’autres se sont radicalisés, et sont aujourd’hui catalogués comme hooligans.

Désormais, pour beaucoup, les supporters du PSG son des jeunes issus des banlieues. Certains font partie des nouvelles associations qui s’opposent à la politique du club.

JOL Press : Les fauteurs de troubles que l’on a pu voir à la télévision sont-ils des supporters du PSG ?
 

Arnaud Hermant : Là encore, il est difficile d’en être sûr. La grande majorité des dégâts a sans doute été causée par des casseurs. Certains portaient le maillot ou l’écharpe du club, mais ce ne sont pas forcément des supporters.

Ceci dit, il peut s’agir aussi de supporters membres de ces associations en lutte contre la politique du club, comme certains issus de la K-Soce Team d’Auteuil. Ce sont des individus que les policiers connaissent déjà bien.

Ces personnes-là sont ne vont pas au Parc des Princes, et sont interdites de stade pour la plupart, si bien qu’ils essayent de se manifester à l’étranger, par exemple à Bilbao, à Porto, à Barcelone, et souvent de façon violente.

Lundi soir, au Trocadéro, ils ont profité de l’occasion pour gâcher la fête. C’était leur volonté, mais je pense qu’ils ont été dépassés par les évènements en raison de la présence de casseurs parmi la foule. Les fumigènes devaient gâcher les photos, et donc la fête.

JOL Press : Certains joueurs du PSG viennent de banlieue : que représente l’équipe aux yeux des jeunes qui y vivent ?
 

Arnaud Hermant : Il y a toujours une fascination exercée par le footballeur auprès des jeunes de banlieue. Des joueurs comme Sakho ou Ménez sont effectivement originaires de banlieue, et peuvent représenter des exemples pour des jeunes qui aspirent au succès, à la grandeur, à l’élégance, et aussi au confort financier.

JOL Press : Le Qatar s’est récemment engagé dans les banlieues. Le PSG est-il un outil de la politique qatarie à l’égard de certaines communautés ?
 

Arnaud Hermant : C’est certain. D’ailleurs, on peut imaginer que le PSG se tournera bientôt vers les banlieues, notamment pour trouver les futurs joueurs. On peut aussi supposer la mise en place de programmes éducatifs, d’achats de terrains, de constructions d’infrastructures… financés par le PSG, et donc le Qatar.

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