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François Hollande doit dire la vérité: la croissance ne se décrète pas

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La première année de François Hollande n’aura été qu’une succession de mauvaises nouvelles sur le front de l’économie : la croissance est nulle, le déficit est non contrôlé, la dette dérape, le chômage explose.  

L’optimisme relatif affiché par François Hollande lors de son arrivée à l’Élysée reposait sur une haute opinion de ses compétences en matière économique – le président de la République n’a-t-il pas lui-même enseigné l’économie à Sciences-Po… – mais aussi sur le souvenir indélébile du miracle des années 1997-1998, lorsque, à peine arrivé à Matignon, Lionel Jospin avait vu la conjoncture se retourner. 2012 n’était pas 1997, 2013 n’est pas 1998… et les conditions d’une reprise semblent loin d’être réunies.

La croissance est nulle

Les incantations n’y changeront rien : en France, la croissance est au point mort. +0,1% en 2013 annonce le gouvernement, -0,1% répond le FMI. En réalité, la différence ne se joue pas à un dixième de points mais à 15 fois plus – minimum.

+1,2% pour 2014 et +2% en 2015, récidive le gouvernement. Des estimations largement surévaluées au regard des autres prévisions. « Une croissance sensiblement inférieure à 1,2% en 2014 et une hausse incertaine de 2% en 2015, » annonce le Haut conseil des finances publiques, instance indépendante présidée par le premier président de la Cour des comptes  et qui fait la synthèse de tous les prévisionnistes.

Tant d’aléas

Ce sont les hypothèses mêmes de ces estimations qui sont remises en cause,  au motif que les incertitudes, les aléas sont trop nombreux… Le gouvernement s’appuie sur une reprise des exportations – mais celle-ci pourrait être contrariée par de meilleurs efforts de compétitivité de nos concurrents -, l’investissement des entreprises – très dépendant de l’amélioration des perspectives d’activité -, la consommation – compromise par les craintes  liées à l’élévation du chômage et la perspective de nouvelles hausses de prélèvements obligatoires.

Un jugement global confirmé par la réalité micro-économique

Baisse des chiffres d’affaires, rétrécissement des marges… de nombreuses PME sont, étranglées, en situation de très grande précarité. Elles n’investissent pas, ne recrutent pas, débauchent parfois. Nombreuses sont les entreprises qui, tout simplement, mettent la clé sous la porte – trop longtemps que la crise se poursuit, sans la moindre embellie.

De plus, la situation politique française inquiète. Pour de nombreux acteurs étrangers, le pays traverse une crise politique aux débouchés incertains et ils décident pour beaucoup de renoncer aux investissements d’avenir. De grandes opérations se retrouvent tout bonnement gelées, voire transférées vers des pays plus sûrs.

La tutelle de Bruxelles

La France est en récession et sans perspective notable d’amélioration. Et la politique gouvernementale est impossible de redresser cette situation.

La « bienveillance » bruxelloise ne sera pas sans contrepartie. Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, s’orienterait vers un scénario qui l’autoriserait à imposer une feuille de route – un ensemble de réformes structurelles de grandes envergures – à Paris.

Après un an à l’Élysée, le miracle économique ne s’est pas produit. Pire, François Hollande est sur le point de se placer sous la tutelle de Bruxelles, une tutelle synonyme – à coup sûr – de rudes efforts pour les contribuables français.

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