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Les dix chapitres de l’enquête de Samuel Pruvot montrent comment François Hollande a su gommer, ou jouer de son héritage chrétien en fonction des circonstances de sa carrière. L’auteur revisite la biographie officielle de François Hollande et observe les contradictions du personnage, son éducation, ses décisions. Il dresse le portrait d’un homme complexe sans tomber dans le réquisitoire facile. Alors que les grandes religions s’invitent dans l’actualité politique française sur le terrain sociétal, ce livre donne un coup de projecteur inédit : quels sont les critères déterminants pour l’actuel Président de la République face aux religions ?
Extraits de François Hollande, Dieu et la République, de Samuel Pruvot (Salvator)
« François Hollande a réussi à bâtir une carrière politique sans se confronter aux religions », s’étonne Christophe Barbier de L’Express. « Dans ce domaine, c’est un véritable puceau ! » Mais la religion rattrape toujours les politiques à un moment ou à un autre. « Le problème ne s’étant pas posé à lui, François Hollande n’est pas venu au-devant du problème ! », ironise Christophe Barbier.
« Passer entre les gouttes, c’est très hollandais comme attitude. Si François Hollande avait été maire de Marseille, il aurait déjà dû s’y coller. Il n’a pas été maire de Creil avec l’affaire du voile, il n’a pas été maire de Strasbourg pendant la construction de la mosquée, il n’a pas été maire de Toulouse lors des attentats antisémites de Mohamed Merah[1] . » Désormais, il est Président de la République.
Pour François Hollande, pas de religion d’État. Peut-être pas de religion tout court. Pour en arriver à cette conclusion, il lui a fallu un long itinéraire personnel et politique à l’ombre du parti socialiste. À l’automne 2011, il se prêtait au questionnaire de l’hebdomadaire Le Point qui l’interrogeait entre autres par rapport à Dieu. Sur cet aspect, pas de réponse.
Quelques années auparavant, le même François Hollande répondait à Jean-Yves Boulic dans Ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas (Grasset 2002) : « Je suis arrivé à un point où ce qui s’impose, c’est plutôt la conviction que Dieu n’existe pas, que le contraire. » Agnostique pour lui-même, mais contraint de reconnaître l’existence des religions dans la sphère publique, il s’est forgé une politique de l’agnostique.
« François n’est plus du tout dans sa culture originelle », confie Julien Dray. Pour le fondateur de SOS Racisme, François Hollande a grandi en se détachant de son passé. Dans les années 1980, il accompagne la naissance de la « petite main jaune ». Un mouvement qui incarne la France d’après, c’est- à-dire une République à des années-lumière de la chrétienté. « François était présent au début de SOS racisme, explique Julien Dray, en 1983-1984, lors des premières percées du FN. Il s’était associé à notre mouvement de résistance, il rendait service et mettait son savoir-faire à disposition. »
Pour Julien Dray, la présence de François Hollande à SOS Racisme en dit long sur sa conception de la société française et des religions. « François est très imprégné par cette culture du mélange. Il ne regarde pas les choses en fonction de ses origines chrétiennes. » En clair, François Hollande s’est affranchi de ses racines chrétiennes, son ciel républicain est vide de Dieu. « Je n’ai jamais vu ressurgir chez lui des signes de culture catholique. Pour François, la laïcité est quelque chose de naturel. Il n’est pas dans les bondieuseries, il est dans le dépassement. Cela ne veut pas dire la revanche ou le conflit. François est déjà ailleurs. » Bref, très loin du catholicisme de son enfance.
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François Hollande, Dieu et la République, Salvator (28 mars 2013)
Samuel Pruvot est diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris et du CELSA. Il a débuté sa carrière comme Account manager dans l’agence de relations publique Marston Nicholson. Il est actuellement Rédacteur en chef du service actualités de Famille chrétienne.