A un mois de l’élection présidentielle iranienne, une candidate un peu spéciale vient de se présenter. Zahra, personnage fictif, est bien décidée à mettre en place un changement démocratique dans son pays. A l’origine de cette campagne virtuelle: l’ONG United for Iran qui appelle à un scrutin libre, quatre ans après le mouvement vert iranien.
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Des élections libres
Zahra n’est pas une femme comme les autres. A 52 ans, elle est la première candidate virtuelle à se présenter à l’élection présidentielle iranienne, le 14 juin prochain.
Révélée par France 24, cette campagne sur le web, lancée par l’ONG United for Iran, a pour but de dénoncer, par la satire, un paysage politique corrompu, explique Firuzeh Mahmoudi, le directeur de l’ONG dans un communiqué.
Comme les autres candidats, Zahra a posé sa candidature à la présidence de l’Iran le 7 mai dernier. Les candidatures doivent être validées par le Conseil des Gardiens de la Constitution iranien, composé de 12 membres, 6 religieux et 6 juristes, un processus qui est loin des normes internationales reconnues comme « libres et équitables », précisent les organisateurs de la campagne.
L’objectif de cette campagne virtuelle ? Appeler à un scrutin libre, et « faire face à une théocratie corrompue et criminelle qui repose sur la fraude, la peur et la force », en proposant une alternative : un candidat virtuel qui s’engage à faire progresser le mouvement pour la démocratie, la dignité et l’égalité en Iran.
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Révolution verte
Personnage fictif imaginé par Amir Soltani, Zahra est l’héroïne de la bande dessinée Le paradis de Zahra dans lequel l’auteur aborde la répression de la révolution verte, le mouvement de contestation qui a suivi la réelection de Mahmoud Ahmadinejad, en juin 2009. Amir Soltani, aujourd’hui exilé aux Etats-Unis y relate l’histoire de Zahra, une mère de 52 ans, qui a perdu son fils Mehdi, un manifestant disparu pendant le mouvement vert.
« Zahra représente toutes les familles endeuillées de l’Iran », explique Amir Soltani, auteur du roman graphique. « Il faut que les générations futures puissent jouir des droits dont son fils a été privé » estime-t-il. Car si le personnage de Zahra est fictif, son histoire elle, est basée sur les histoires vraies de milliers d’Iraniens.
« Il y a quatre ans des millions d’Iraniens ont envahi les rues dans l’espoir d’instaurer vraie démocratie en Iran » , rappelle Amir Soltani. «La réponse du gouvernement a été écrasante. Aujourd’hui, Zahra est un moyen de protestater contre notre système d’élections truquées. Nous utilisons la satire, l’art et l’activisme pour montrer notre solidarité avec nos efforts pour reconquérir la démocratie »poursuit-il.
Messages de soutien
Les déclarations de la candidate virtuelle seront postées sur le site Internet de la campagne jusqu’au 14 juin prochain. Les internautes peuvent partager leur vision de l’Iran et de la démocratie sur la plateforme mais également interagir avec Zahra. Sur la page Facebook de la campagne, plusieurs militants ont déjà posté des messages de soutien et des photos: « J’ai le droit à des élections libres» peut-on lire .
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