Jean-Louis Borloo, le président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), a présenté lundi 6 mai dix propositions « vitales et urgentes » pour « sortir de la crise » et donner « un cap ». Parmi elles une relance du bâtiment, la mobilisation de tous les élus pour soutenir les 100 000 contrats d’avenir ou la construction de 200 000 logements pour les étudiants et les jeunes travailleurs. Grégoire Le Blond, maire de Chantepie, à côté de Rennes, et responsable national de l’UDI, nous décrypte les motivations de la formation centriste. Entretien.
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JOL Press : Comment est née cette initiative de l’UDI ?
Grégoire Le Blond: L’UDI représente une opposition constructive au gouvernement en place. Cela s’est déjà traduit par des votes favorables du groupe UDI sur quelques projets proposés par la majorité, comme les contrats d’avenir par exemple, dont les jeunes Français ont tant besoin.
Notre pays est en crise, et le gouvernement est contesté de toutes parts tant par son opposition que par des courants de sa majorité.
Enfin, clairement, de nombreux électeurs ont marqué par leur vote Hollande plus une défiance à l’égard de l’ancien Président qu’une adhésion à l’homme et au projet pour lesquels ils ont voté.
Pour toutes ces raisons, trop de Français, y compris ceux ayant soutenu le Président en 2012, attendent qu’une autre porte soit ouverte dans la gouvernance.
Savoir se rassembler, au-delà des clivages, sur des propositions essentielles constituant une base de travail, répond totalement à cette attente.
JOL Press : Une telle démarche n’est pas dans la tradition de la Vème République. Pensez-vous que la classe politique soit prête à une évolution ?
Grégoire Le Blond: L’UDI réunit des courants finalement assez différents : les sociaux-démocrates, les démocrates-chrétiens, les libéraux et les radicaux. Mais ce qui fait la force du centre, c’est d’avoir la volonté de travailler les uns avec les autres, sur ce qui nous réunit plutôt que de s’affronter sur les quelques sujets qui nous séparent. Nous avons donc cette culture-là. D’autres personnalités politiques ont déjà évoqué, même récemment, cette idée, comme Benoit Apparu, député UMP. Nous avons la conviction que de nombreux électeurs tant de droite que de gauche et du centre sont prêts à essayer autre chose, pour enfin chercher des solutions d’intérêt général sans être prisonnier de nos étiquettes politiques
JOL Press: Jusqu’où va le consensus républicain – incluez-vous le FN, le Front de Gauche ?
Grégoire Le Blond: L’UDI a toujours été extrêmement claire sur sa position : pour nous, il n’y a aucun accord possible avec le Front national, y compris localement. Et nous ne nous allierons pas avec les alliés du Front National. Concernant l’extrême gauche, je crains que nous ayons des difficultés à trouver une base commune, tant ils ont déjà des difficultés à se reconnaitre dans le gouvernement qu’ils ont pourtant avec tant d’ardeur conduit au pouvoir.
JOL Press : Quelle serait votre réponse politique à un rejet de cette initiative ?
Grégoire Le Blond: Comme tous les politiques déterminés dont les bonnes idées sont rejetées car sorties trop tôt : nous devrons poursuivre notre action pour promouvoir nos valeurs, rassembler nos diversités, être une opposition constructive au gouvernement. Sincèrement, ce serait une occasion manquée.
Propos recueillis par Franck Guillory pour JOL Press
[image:2,s] Grégoire Le Blond est maire de Chantepie et vice-président de la Communauté urbaine de Rennes. Président de la Force européenne démocrate de l’Ille-et-Vilaine, il est un des principaux responsables nationaux de l’UDI.