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Le défilé du 14 juillet 2008: un record absolu de dépenses publiques

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Dix années d’investigations parlementaires ont permis à René Dosière de briser le tabou des comptes de la présidence de la République. Le député-enquêteur met en évidence la croissance des dépenses élyséennes, conséquence de l’activité intense du président Sarkozy mais aussi de comportements dispendieux dans et hors du palais.

Élargissant ses investigations au gouvernement, René Dosière établit, pour la première fois, le coût réel d’un ministre. Les têtes de l’exécutif échappent à la rigueur qu’elles imposent aux Français. Dans les cabinets ministériels, effectifs et rémunérations augmentent à vive allure !

Dans un style, dont le sérieux n’exclut pas la vivacité, L’Argent de l’État lève le voile avec précision et clarté sur le budget de l’État, l’un des trop nombreux angles morts de notre démocratie.

Extraits de L’Argent de l’Etat, Un député mène l’enquête, de René Dosière (Points)

Le défilé militaire du 14 juillet 2008 restera dans les annales : ce jour-là, quarante-trois chefs d’État et de gouvernement sont les invités de Nicolas sarkozy qui préside depuis le 1er juillet, pour six mois, l’Union européenne. La veille s’est tenu le sommet visant à lancer l’Union pour la Méditerranée. De quoi s’agit-il ? Désireux d’afficher son volontarisme, le président de la République française, dans un discours prononcé à Tanger en octobre 2007, avait invité tous les pays riverains de la Méditerranée à s’associer à un grand projet commun de développement de cette région, une idée de son conseiller spécial Henri Guaino.

Mais ce projet va se heurter aux réserves, sinon à l’hostilité de l’Allemagne et de certains de nos partenaires européens, faute d’en connaître les objectifs précis : relance d’un processus ancin qui s’essouffle ou volonté de réaliser un coup politique en associant les dirigeants des pays arabes, de Palestine et d’Israël ? 

Finalement, la France doit accepter que l’ensemble des pays de l’Union européenne soient associés à ce projet dont le lancement intervient donc le 13 juillet 2008. Le sommet se tient au Grand Palais, à proximité de l’Élysée, dans un périmètre facile d’accès et de protection. Mais ce vaste bâtiment, peu adapté pour ce type de réunions, va devoir être aménagé du sol au plafond.

Un an plus tard, en novembre 2009, un rapport de la Cour des comptes consacré à la présidence française de l’Union européenne lève le voile sur ce sommet qui restera, selon les termes du Premier président de la Cour des comptes, Philippe Séguin à l’époque, « une forme de record, par son ampleur, le caractère irrégulier des procédures suivies et son impact massif sur les finances publiques ». Difficile d’être plus critique. Il est vrai que l’addition est salée : 16,6 millions d’euros. Cette conférence internationale d’une durée de trois heures restera dans l’histoire comme la plus chère : 58 000 euros la minute !

Comment en arrive-t-on là ? Par impréparation et par précipitation. En fait, la décision finale d’organiser cette conférence a été prise soudainement quelque jours plus tôt. Dans des délais aussi courts, impossible de respecter le code des marchés publics et de lancer un appel d’offres. Le ministère des Affaires étrangères, qui pilote administrativement et financièrement ce dossier, s’est donc adressé à une entreprise spécialisée dans ce type d’amènagement.

On lui a donné carte blanche pour réaliser les transformations prévues, dans des délais très réduits : montage entre le 4 juillet au soir et le 12, démontage du 14 après-midi au 18 juillet. Dans ces conditions, le chantier devait employer 500 personnes jour et nuit. « Les entreprises s’en sont données à coeur joie », commentera Philippe Séguin.

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L’Argent de l’Etat, Un député mène l’enquête, Points (11 avril 2013)

René Dosière, député de l’Aisne, lutte depuis des années en faveur de la transparence de la gestion publique. Son travail rigoureux et tenace sur le budget de l’Élysée et le train de vie des responsables politiques fait désormais référence.

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