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Une « réplique exacte » de sa cellule
Détenu pendant quatre-vingt-un jours en 2011, l’artiste plasticien Ai Weiwei raconte dans un clip vidéo les conditions de sa détention. Réalisé par le cinéaste australien Christopher Doyle – qui a travaillé avec le réalisateur hongkongais Wong Kar-wai – le clip musical est intitulé Dumbass, qui signifie « crétin » en français.
Pour ce clip vidéo, l’artiste contestataire a expliqué à l’AFP qu’il avait créé une « réplique exacte » de la pièce dans laquelle il avait été détenu. «Il y a tellement de prisonniers politiques en Chine qui sont gardés dans des conditions pires que ce qu’ont été les miennes», a-t-il expliqué avant d’ajouter: «Lorsque j’étais prisonnier, les gardes me demandaient de leur chanter des chansons… même dans un tel endroit, les gens ont toujours de l’imagination ».
Huis clos étouffant
Le clip reprend les thématiques du milieu carcéral : interrogatoire, empreinte digitale… Le mini film met également en scène deux gardes pénitenciers qui ne quittent pas le prisonnier, même lorsque celui mange, dort, va aux toilettes ou prend sa douche. « Mes gardiens devaient rester en permanence à moins de 80 centimètres de distance », explique l’ancien détenu. « Ils devaient être exaspérés de me voir prendre une douche tous les jours, en même temps c’était le seul moment de détente pour eux, car hors des caméras », rapporte RFI.
Emprisonnement
Accusé d’évasion fiscale, Ai Weiwei avait été interpellé le 3 avril 2011 par la police à l’aéroport de Pékin. Quinze jours après cette arrestation, qui a déclenché une vague d’indignation aux quatre coins du monde, une manifestation de soutien a été organisée à Hong Kong pour demander « la libération de ce militant des droits de l’homme ». Libéré sous caution trois mois plus tard, Ai Weiwei vit depuis sous surveillance.
Ouverture
Le plasticien, qui sera l’un des représentants de l’Allemagne à la biennale de Venise, doit sortir avant la fin de l’année un album de hard-rock intitulé La divine comédie, dont la chanson « Dumbass » est extraite. Mais l’opposant chinois attend toujours que les autorités lui rendent son passeport : «Je n’ai toujours pas récupéré mon passeport, et les autorités n’ont jamais expliqué pourquoi» a-t-il confié à l’AFP.