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Le mauvais temps s’installe et apparemment pour longtemps

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« Il faut faire preuve de beaucoup de patience, le pire n’est pas vraiment passé », déclarait Catherine Laborde, le 26 mai dernier sur TF1. « A Paris, il n’avait jamais fait aussi froid un 24 mai, depuis que l’on fait des relevés météos ». Un avis que partage le spécialiste météo Laurent Cabrol qui déclarait le 28 mai sur Europe 1 : « Nous sommes dans une mouvance sérieuse d’une année sans été. Avec quelques exceptions qui ont été notées comme en 1975, 1983, 1995, où il y avait un printemps et un hiver pourris et ensuite un été normal. Mais là, c’est mal parti ».

Et d’ajouter : « D’abord, la température de l’eau de mer qui nous entoure est froide et ça c’est un signe de réchauffement de l’atmosphère. Deuxièmement, il y a beaucoup d’humidité sur la France. Et dès que la chaleur arrive, l’humidité s’évapore et se transforme en orage. Et puisqu’il y a des orages, il ne peut pas y avoir un temps calme et ensoleillé. La seule solution pour avoir un été serait que le mois de juin est beau et chaud pour assécher les sols »

En cause : l’anticyclone des Açores

L’anticyclone des Açores est une région sub-tropicale située dans l’océan Atlantique Nord où en moyenne on retrouve une zone de haute pression atmosphérique. Or selon Laurent Cabrol, c’est cet anticyclone qui serait responsable du mauvais temps : « L’anticyclone des Açores, on en parle depuis longtemps, est le grand mystère de la météo. En météo, on sait comment se déplacent les perturbations, on sait comment va naître une dépression, mais on ne sait pas comment se forme un anticyclone. On ne sait pas quand il va s’arrêter, quand il va bouger, quand il va avancer, c’est un mystère total ».

Conséquence : « Cette dépression nous envoie de la pluie et des températures extrêmement fraiches ». Mais « Dire que la météo est folle ces derniers mois n’est pas tout à fait exact. A partir du moment où nous n’avons pas eu de printemps, nous sommes toujours en hiver. Nous vivons encore un hiver retardé ou retardataire », a-t-il ajouté.

Une année sans été ?

Ce scénario catastrophe d’une année sans été serait probable à 80% selon « la chaîne Météo » : « En regardant ce qui s’est passé lors des années où les printemps étaient maussades, on constate qu’à plus de 80 %, ils étaient suivis d’été frais et humides », expliquent-ils.

En 1816, l’Europe avait connu des conditions météorologiques exceptionnellement rigoureuses : après un hiver très rude, l’été ne s’est pas installé avec un déficit thermique de –1° à –3° en particulier sur la France, rappelle « la chaîne Météo » : « La fraîcheur, la pluie et la neige avaient persisté tout l’été, anéantissant les récoltes et les vignes, suscitant la colère du Peuple déjà éprouvé après des années de guerre napoléonienne ». Cette année-là, le printemps et l’été ont été très mauvais en France.

Des Français déprimés…

Même dans le sud de la France, même si le soleil est plus présent que dans le reste de la France, mistral et tramontane soufflent et font chuter les températures. En cette absence de chaleur généralisée, les Français n’ont plus le moral : temps de Toussaint à l’Ascension et la Pentecôte, ils désespèrent de devoir passer leur été sous la pluie.

Selon le psychologue Hubert Hovasse, il existe « un réel impact des conditions météorologiques sur le psychique des patients particulièrement fragiles. La dépression météorologique peut même dans certains cas se transformer en dépression saisonnière »,  explique-t-il pour le leberry.fr. « Il y a les antidépresseurs qui peuvent être prescrits par des psychiatres, mais aussi la luminothérapie. La lumière agit sur l’humeur et en cas de manque peut pousser l’homme dans un état mélancolique. »

La luminothérapie est un traitement psychiatrique qui consiste à exposer les yeux à une lumière d’intensité et de spectre lumineux spécifique proche de la lumière solaire. Ce traitement ne doit pas être confondu avec le bronzage en cabine qui, lui, peut être dangereux. Une étude épidémiologique américaine de 2012 démontrait que les personnes qui s’exposent aux lampes solaires multiplient par 1,5 le risque de développer un cancer spinocellulaire de la peau (cancer cutané rare mais grave) et par 2,5 celui d’évoluer vers un cancer basocellulaire (le plus courant des cancers cutanés, d’évolution locale donc moins grave).

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