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Le Nigeria veut reconquérir les territoires pris par les islamistes

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L’armée nigériane ne promet aucun répit aux islamistes de la secte Boko Haram. L’offensive menée par l’armée nationale et visant à reprendre le contrôle de territoires passés sous le contrôle des djihadistes a été lancée par le président Goodluck Jonathan cette semaine.

Libérer le nord du Nigeria de Boko Haram

En préparation depuis déjà plusieurs mois, cette opération mobilise pour le moment environ 2 000 soldats, déployés dans l’Etat de Borno, une zone qui couvre 155 000 km² de territoire. A la suite de l’état d’urgence lancé par le président, des troupes auraient également été mobilisées dans les Etats voisins de Yobe et de l’Adamoua, trois Etats frontaliers du Niger, du Tchad et du Cameroun.

Les soldats sont partis avec une consigne claire du président, énoncée lors d’un discours prononcé mardi 14 mai : « faire tout ce qui est nécessaire » pour que cesse la rébellion qui ravage le nord du pays et dont les auteurs ont mené de nouvelles attaques, revendiquées cette semaine par le groupe.

Dans une vidéo, le leader présumé de l’organisation terroriste a affirmé que Boko Haram était à l’origine des attaques survenues dans les villes de Baga et Bama et a également annoncé le lancement d’une nouvelle campagne d’enlèvements. Boko Haram est notamment à l’origine de l’enlèvement de la famille française Moulin-Fournier, kidnappée au nord du Cameroun et gardée en otage pendant plusieurs semaines avant d’avoir été libérée le 19 avril dernier.

Alimentés en armes libyennes

Cet état d’urgence au Nigeria a été décrété 2012. Goodluck Jonathan l’avait annoncé à la suite d’une grande vague de violence et d’attentats qui visent les populations du nord depuis plusieurs années.

Les islamistes de Boko Haram, qui entretiennent des relations avec Al-Qaïda, mènent une guerre sans relâche contre le pouvoir central d’Abuja. Retranchés dans la partie nord du pays, près du Lac Tchad, ces islamistes bénéficient désormais du trafic d’armes en provenance de Libye. Des armes qui circulent depuis la fin de la guerre civile et qui sont les mêmes qui se retrouvent dans les mains des divers groupuscules djihadistes à l’œuvre au Mali.

3 600 morts depuis 2009

Dans sa lutte contre les islamistes de Boko Haram, le gouvernement nigérian doit également faire face à de nombreuses attaques d’organisations de défense des droits de l’homme.

A diverses reprises, des groupes de défenses des droits humains comme Amnesty International ont mis en lumière et condamné les exactions de l’armée nigériane dans sa lutte contre les islamistes.

L’armée et la police sont accusées d’être trop peu scrupuleux dans leurs chasses et de prendre souvent les civils pour cibles.

Depuis le début de l’insurrection islamiste au Nigeria, les djihadistes de Boko Haram (littéralement : « l’éducation occidentale est un péché ») seraient responsables de la mort de 3 600 personnes dans le nord et le centre du pays. Dans ces régions, les chrétiens sont la cible privilégiée du groupe qui s’est maintes fois fait connaître en détruisant de nombreux lieux de cultes, forçant les chrétiens à rejoindre le sud du pays, où les musulmans sont minoritaires.

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