Site icon La Revue Internationale

Le primat des femmes et des hommes pour faire vivre l’exercice de la communication

ghyslaine-pierrat-livre-communication.jpgghyslaine-pierrat-livre-communication.jpg

[image:1,l]

A la lecture de l’éditorial d’Hubert Védrine, je suis partagée.
J’aime son vocabulaire.
J’aime aussi quand il revendique les moments de décantation, de réflexion avant l’action déterminée.
J’aime ses parallèles sur les époques qui sont aussi vrais qu’intéressants.
 
Mais franchement sur la communication politique, économique, sociale ou financière, évoluons ensemble.
Ce que je ne peux pas accepter : c’est le lapidaire pour parler des « communicants ».
Ce mot est d’ailleurs un peu péjoratif, galvaudé.
 
Ce que je ne peux accepter : c’est de dire, d’écrire ou de sous entendre, de penser que le « spin doctor » est une espèce de personnage à la vérité absolue, directorial, suffisant et en prime, inculte et imbécile.
Naturellement, je m’inscris en faux contre ce descriptif en filigrane.
Nous avons un métier qui effectivement prendra de plus en plus d’importance, d’influence. Il est déjà devenu indispensable, n’en déplaise à certains.
 

Le spin doctor doit être habité d’une vraie immunité au pouvoir

C’est pourquoi, le vrai spin doctor doit être habité d’une vraie immunité au pouvoir et aux autres tourbillons…
Le vrai spin doctor travaille avec des techniques précises. Il est toujours dans la responsabilité sociale et l’éthique.
 
Ceux qui ne suivent pas ce chemin vont exploser en vol, à terme.
S’il est effectivement devenu un co-partenaire, avec une liberté de ton et d’attitude, il a vocation à donner une autonomie d’être à son client.
A l’évidence, le vrai spin doctor n’est pas dans l’immédiateté, dans le consumérisme.
 
Bien au contraire, il doit être pétri d’intelligence économique au quotidien, d’études, d’analyses. Il écoute battre le cœur d’un pays, il respire les atmosphères d’une nation ou d’une entreprise, sans relâche. Elles sont mouvantes et de plus en plus rapidement. Il dévore avec une curiosité intellectuelle intacte les évolutions sur de nombreux sujets. Il décrypte, il scrute et seulement après il peut donner une recommandation. C’est une espèce de vigie sociale.
 
François Mitterrand que j’ai connu et admiré pour sa culture, son goût de la littérature, son empreinte dans l’histoire, son amour de la France, avait compris l’essence de cette discipline.
Nicolas Sarkozy a expérimenté la communication mais n’a pas écouté. Sa personnalité était passée par-dessus ses compétences. Sa désacralisation de la fonction n’était pas souhaitable. Ce n’est pas de proximité dont les Français ont soif…
Aujourd’hui, je vois le Président François Hollande, son gouvernement  faire la « Une » des journaux pour des vraies ou fausses fautes de communication. (Le canular en Chine sur la tenue vestimentaire du Président était tout simplement inacceptable.) Il y a de réelles carences communicationnelles à l’Elysée. Encore faut-il que la mise en œuvre du spin doctoring soit « joué » à deux…
Depuis toujours, effectivement, la communication présidentielle est un exercice très compliqué, spécifique. Elle impacte avec force dans la gouvernance…
 

Mettre la barre haut sur les fondamentaux

Plus largement, la communication est aujourd’hui exercée par différents acteurs, ancien ministre, énarque, ex- journaliste, ex- dirigeant, etc…
Beaucoup se sont rendu compte, sur le terrain, de l’importance de l’image et de la réalité de ce métier. Certains ont été surpris même.
 
Tous vivent, nous vivons des missions professionnelles difficiles, délicates…
Une chose est sûre, je le redis sans cesse, nous ne reviendrons pas en arrière. Notre mission est utile, nécessaire si elle est mise en œuvre avec certaines conditions.
 
Je suis d’accord pour débattre sur le sujet. Je suis d’accord pour mettre la barre haut sur les fondamentaux.
Je suis d’accord sur l’exigence d’excellence.
 
L’enjeu est de se montrer digne de ce que l’on fait en matière de communication et d’information.
Encore une fois, je crois dans ce métier et en sa nécessité. (Pour ceux qui lisent régulièrement mes tribunes, j’ai bien peur de rabâcher et pourtant je vois encore, avec cet éditorial, à quel point,  c’est nécessaire…)
Quitter la version mobile