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Les impressionnistes slovènes au Petit Palais

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Le petit groupe de quatre artistes impressionnistes partage la même passion pour l’art en plein air. Il furent moins inspirés par l’impressionnisme français des années 1860-1870 qu’à l’influence de Monet et ses célèbres séries de Meules et des cathédrales, ainsi qu’a la gestualité impressionniste de Van Gogh et au caractère symboliste des paysages du maître italien, Giovanni Segantini.
Rihard Jakopic, Ivan Grohar, Matija Jama et Matej Sternen ont d’abord dépassés le réalisme en attribuant au paysage la puissance d’émotionnel, souvent réalisé comme abstraction. Ivan Grohar, très proche de symbolisme a réussi de créer une conception particulière en peignant le célèbre toile intitulé « Le Semeur », qui  après sa présentation en 1907, a été considéré comme le symbole de la future nation slovène.
 

Une nation artistique

 
Le Petit Palais rend actuellement hommage à ces illustres inconnus, avec la très belle exposition « Les impressionnistes slovènes et leur temps/1890-1920/, visible jusqu’à 13 juillet. Le public parisien peut faire la connaissance d’état de la création à Ljubljana, la capitale de Slovénie, marquée par ses six sculpteurs parmi lesquels se distinguent Ivan Zajc, Franc Berneker et Lojze Dolinar, avec des imaginatives et luxueuses productions d’Art Nouveau ou Jungenstil. Le caricaturiste Hinko Smrekar étonne toujours avec des dessins, modifiés en chroniques satiriques de la politique et du l’art, de son époque. Les organisateurs ont aussi présenté les somptueuses réalisations architecturales de Maks Fabiani,Joze Plecnik et Ivan Vurnik qui ont modernisé Ljubljana, après le tremblement de terre, survenu en 1895.
La première partie de présentation est consacrée aux artistes réalistes, très appréciés durant la décennie 1880. Deux parmi eux :Jurij Subic et Ivana Kobilica ont vécu à Paris et exposé au Salon. La seule femme du groupe, Ivana Kobilica, a été l’élève de Gerveux et a peint au Bois de Fontenbleau, son plus fameux tableau « L’été », exposé au Salon en 1891. D’autres « réalistes »- Peter Zmilek et Ferdo Vesel ont représenté la vie quotidienne en Slovénie, ainsi que  scènes des contes populaires et des légendes locales, avec le but de renforcer le sentiment national.
Anton Adzbe est mis à part, comme fondateur de l’école munichoise qui a en fait  a été une académie libre, fréquentée par tous les slaves du sud-est européen et aussi des tchèques, polonais ou russes comme Jawlensky ou Kandinsky.
 

Échapper au provincialisme

 
Dans Munich du fin de XIXème siècle, des Slaves du sud ont pu éviter le provincialisme et se familiariser aux courants novateurs, d’art pictural contemporain. Différents des autres, les quatre impressionnistes ont très vite abandonné le réalisme en se tournant vers l’impressionnisme de source, né en France en 1860. Sortis d’anonymat en 1902, pendant la seconde exposition de leur association artistique  Grohar, Jakopic, Jama et Sternen n’ont pas été tout suite compris ni acceptés par le public. Peu découragés, ils ont formé loin de la capitale, à Skofja Loka, un « Barbizon slovène » et pris du temps de peaufiner leurs toiles et enrichir des recherches picturales. C’est d’abord Grohar qui a attiré les criques et le public avec le tableau « Le Printemps », exposé  en 1904 dans la galerie viennoise « Miethke ». Influencé par Segantini, son paysage harmonieux et équilibré a, enfin, trouvé la reconnaissance nationale. Mais c’est son « Semeur », très impressionniste et original, qui est devenu représentant artistique de la Slovénie, au niveau international.
 

La photographie, un art particulier

 
Avgust Berthold fut le photographe le plus doué de l’époque et souvent présent à Skofja Loka, partageant avec des impressionnistes- les mêmes sujets : les arbres, le plus utilisés comme motifs des oeuvres de Jakopic. Son goût pour les variations colorées montre bien les ressemblances avec des réalisations d’Ivana Kobilica, qui a aussi utilisé la photographie comme base de ses toiles, surtout de « L’été » et d’ « Enfants sur l’herbe ».
Le fondateur du cinéma slovène, Karol Grossmann est représenté avec trois films réalisés en 1905 et 1906. Ces courts métrages découvrent le mode d’existence d’une petite ville. Ljubljana, la capitale, est montrée dans un documentaire ainsi que son maire Ivan Hribar, une des personnalités le plus connues du pays.
Grace à Maks Fabiani et son génial plan d’urbanisation, des architectes slovènes ont transformé les ruines de Ljubljana en une ville moderne, très ressemblante de Prague et Vienne. Plus tard, Joze Plecnik a offert très belles et originales décorations architecturales, qui résistent très bien au temps.
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