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L’infernale expansion de la nébuleuse Al-Qaïda

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C’est un chemin rapide et victorieux qu’a été celui d’Al-Qaïda. Il n’a pas fallu beaucoup de temps à cette organisation, créée en 1987 et qui prend ses racines dans la première guerre d’Afghanistan contre les Soviétiques, pour se faire sa place partout où des islamistes fondamentalistes ont eu besoin d’un maître et d’une direction.

Aujourd’hui, 26 ans après sa création par le cheikh Abdullah Yusuf Azzam et son élève Oussama Ben Laden, la nébuleuse Al-Qaïda est bien ancrée dans de solides territoires où des groupes lui ont juré fidélité et allégeance. Dans tous les conflits en cours dans ses régions, Al-Qaïda est présent pour défendre son idéologie et poursuivre son combat contre les « croisés » occidentaux à la solde des Etats-Unis.

Il est désormais loin le temps où l’organisation n’avait qu’un seul chef et qu’une seule terre. Al-Qaïda, « la base » en arabe, est désormais une solide pyramide.


 

Afghanistan et Pakistan

Terres de prédilection de la nébuleuse terroriste, l’Afghanistan et le Pakistan ont vu naître Al-Qaïda. Aujourd’hui, divers groupes ont prêté allégeance à Oussama Ben Laden, lorsqu’il était encore en vie, et à son numéro 2 devenu chef, l’Egyptien Ayman Al-Zawahiri.

Au Pakistan, le Lashkar-e-toiba et le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) sont responsables de nombreux attentats dont les victimes se comptent par milliers, notamment durant la campagne électorale qui a précédé les élections législatives du mois de mai.

Péninsule arabique

Connus sous le nom d’AQPA, les fidèles d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique sont issus de l’association des deux branches saoudiennes et yéménites d’Al-Qaïda, en janvier 2009.

Oussama Ben Laden étant lui-même saoudien, les branches d’Al-Qaïda dans cette région ont toujours été particulièrement virulentes et actives dans leur combat.

C’est de ce groupe qu’est issu Umar Farouk Abdulmutallab, un Nigérian qui avait tenté de faire exploser un avion de ligne américain en essayant d’activer des explosifs cachés dans ses sous-vêtements.

Irak et Syrie

Le Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui fonde Al-Qaïda en Irak en 2004. Après l’invasion américaine, Al-Qaïda en Irak accueille de nombreux combattants étrangers, désireux se battre aux côtés des Irakiens contre les Américains.

Le 19 août 2003, Al-Qaïda en Irak revendique la responsabilité d’un attentat-suicide contre le quartier général de l’ONU au cours duquel le représentant des Nations Unies en Irak meurt. Dans les nombreux attentats qu’ils provoquent depuis leur création, les membres de cette filiale d’Al-Qaïda sont également à l’origine du sextuple attentat à Bagdad, qui a fait 95 morts et 550 blessés le 19 août 2009.

Les fidèles d’Al-Qaïda en Syrie n’ont fait parler d’eux que très récemment et leur existence n’a d’ailleurs été officialisée qu’en 2011, lors de la création du Front al-Nosra.

Très présents dans les rangs de l’opposition syrienne, ils se confondent avec les rebelles en guerre contre le régime de Bachar al-Assad. Le Front al-Nosra serait composé de 6 000 hommes qui ont fait allégeance à Al-Qaïda en Irak en avril 2013.

Afrique de l’Est

Terre de prédilection pour les djihadistes, l’Afrique accueille, en certains endroits des groupes dont l’affiliation à Al-Qaïda n’est plus à prouver. C’est le cas de l’Egypte, terre natale de l’actuel dirigeant de l’organisation.

Issu des Frères musulmans, le Djihad islamique a fusionné avec Al-Qaïda en 1998. Auparavant, le groupe était très actif, sous la direction d’Ayman al-Zawahiri et serait notamment responsable de l’assassinat du président Anouar al-Sadate en 1981.

Dans la corne de l’Afrique, les islamistes Shebab font régner la terreur dans une Somalie en proie à toutes les instabilités. Depuis 2006, les islamistes Shebab contrôlent une partie du pays mais ce n’est qu’en 2009 que le leader des Shebab, cheikh Muktar Abu Zurbaïr, fait allégeance à Al-Qaïda.

Les Shebab sont notamment à l’origine de la prise d’otage de Denis Allex, un agent français de la DGSE mort alors que les forces spéciales françaises tentaient de le libérer, le 11 janvier 2013.

Sahel

Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui sévit en Algérie, fait allégeance à Al-Qaïda en 2007. C’est à cette époque qu’il change d’ambitions politiques, et donc de nom et devient Al-Qaïda au Maghreb islamique. L’objectif est désormais d’investir le Maghreb et le Sahel, en commençant par la Mauritanie, le Niger et le Mali.

Dans cette région du globe, les membres d’Al-Qaïda pratiquent moins l’attentat mais se font connaître rapidement par leurs prises d’otages et les rançons qu’ils demandent.

Al-Qaïda au Maghreb islamique a été stoppé net dans sa conquête du Mali, en janvier 2013, lors du début de l’Opération Serval visant à libérer le Mali des groupes islamistes qui avaient envahi le nord du pays.

Asie de l’est

Le Mouvement islamique du Turkestan oriental est une organisation islamiste qui sévit à l’ouest de la Chine, sur une très grande partie des territoires frontaliers de l’Afghanistan et du Pakistan, et qui demande son indépendance territoriale de la Chine.

Fondés en 1997 par Hasan Mahsun, l’organisation a fait parler d’elle lors des Jeux Olympiques de Pékin. En mars 2008, le parti communiste chinois révèle que la police a tué deux militants islamistes qui s’apprêtaient à fomenter un attentat durant les JO.

Plus au sud, en Malaisie, aux Philippines ou encore en Indonésie, divers groupes sont également connus pour être proches d’Al-Qaïda bien que rien n’ait encore prouvé qu’il y ait eu allégeance formelle.

La Jamaah Islamiyah, qui sévit en Indonésie, est dirigée par Riduan Isamuddin, actuellement en prison en Jordanie pour le compte des Etats-Unis.

Le groupe Abou Sayyaf, composé d’environ 2 000 personnes, dont 200 militants actifs, agit aux Philippines où il réclame l’indépendance des îles du sud, particulièrement de Jolo, Basilan et Mindanao. Aidée par l’armée américaine, l’armée philippine combat ces hommes depuis plusieurs années.

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