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Marina Abramovic revisite le «Boléro» de Ravel à l’Opéra de Paris

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« Un Boléro du XXIe siècle »

Pionnière de la performance, Marina Abramovic revisite le « Boléro » de Ravel dont elle signe la scénographie à l’Opéra de Paris . A ses côtés : Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet qui ont imaginé la chorégraphie et son ami Riccardo Tisci, directeur artistique de Givenchy, qui crée les costumes. Après le ballet désormais culte de Maurice Béjart, « Comment imaginer un “Boléro” du XXIe siècle ? » s’interroge Marina Abramovic

« Le “Boléro”, à mon sens, est à propos d’électricité, passion, amour, émotion, jalousie. La première décision que nous avons prise était de ne pas utiliser la couleur rouge qui est trop connotée. Et pas de figure centrale. On est allé vers ces notions de soufisme, d’extase. Et j’ai suggéré que l’éclairagiste, Urs Schönebaum, et le styliste de Givenchy, Riccardo Tisci, nous rejoignent. L’équipe réunie est assez incroyable… », explique-t-elle dans une interview accordée à Paris Match. Ce quatuor d’exception propose au Palais Garnier une expérience intense entre la transe et la danse de la mort.

La performance comme moyen d’expression

Née en 1946 en Yougoslavie, Marina Abramovic étudie à l’Ecole des beaux-arts de Belgrade. Elle commence sa carrière au début des années 70 : les vingt premières sont marquées par son travail avec l’artiste allemand Ulay, autour sur la relation au corps à la société mais aussi à la question de la dualité.

Une carrière internationale

L’artiste serbe, qui préfère se décrire comme la « grand-mère de l’Art performance » plutôt que comme la pionnière, multiplie ensuite les projets en solo. Son travail est présenté à la Documenta de Kassel, au Centre George Pompidou de Paris, au Museum of Modern Art d’Oxford. En 1997, elle obtient le Lion d’Or de la meilleure artiste à la Biennale de Venise pour l’installation vidéo et la performance « Balkan Baroque ».

Mise en danger

Pendant toute sa carrière Marina Abramovic a utilisé son corps à la fois comme sujet et comme instrument, désirant tester les frontières du potentiel physique et mental dans ses oeuvres. A plusieurs reprises, elle dû surmonter le danger et la douleur pour ses performances corporelles : entourée d’un rideau de flamme, en flagellant ou congelant son corps sur des blocs de glace… Mais pour l’artiste, pas question de parler de masochisme « Il faut envisager la performance comme un miroir offert aux spectateurs : je mets en scène des moments douloureux et je me nourris de l’énergie du public pour dépasser ma peur. C’est une manière de dire aux gens qu’ils peuvent y parvenir tout autant que moi », explique-t-elle au magazine Télérama.  

En 2010, le Museum of Modern Art de New York lui rend hommage à travers l’exposition rétrospective « The Artist is Present », pendant laquelle elle réalise une performance de 700 heures, assise sur une chaise, face aux spectateurs. Elle a également fait l’objet d’un documentaire réalisé par Matthew Akers, Marina Abramovic : The artist is present

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