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Meurtre de Woolwich: «Œil pour œil, dent pour dent»

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Il tue un militaire avec un hachoir de boucher et vient calmement expliquer son geste aux passants. C’est à ce meurtre sanguinaire qu’a répondu ce matin le quotidien britannique The Daily Telegraph.

« Nous n’arrêterons jamais de vous combattre »

En effet mercredi, dans une rue de Woolwich, un quartier du Sud de Londres, deux hommes d’origine africaine – possiblement nigérians selon les premières enquêtes – s’en sont pris à un soldat. Après l’avoir tué au couteau, ils auraient tenté, selon des témoins, de décapiter leur victime au hachoir.

« Œil pour œil, dent pour dent, lance l’un des deux agresseurs sur un film amateur récupéré par la chaîne de télévision ITV. Nous jurons par Allah le tout puissant que nous n’arrêterons jamais de vous combattre », laissant penser qu’il s’agissait de deux islamistes.

Première attaque depuis 2005

« Œil pour œil, dent pour dent », c’est aussi l’expression qu’a employée le Daily Telegraph à la Une de ce jeudi. Mais sur la couverture du quotidien britannique, le sens des mots est tout autre, d’autant plus que le journal poursuit : «  Nous ne cesserons pas de vous combattre jusqu’à ce que vous nous laissiez tranquilles ».

Le Daily Telegraph retourne donc les déclarations publiques de l’un des deux hommes contre ceux que l’on qualifie déjà de « terroristes ». Car pour le Royaume-Uni, il s’agit de la première attaque meurtrière menée sur le sol britannique depuis les attentats du métro londonien le 7 juillet 2005.

Un nouveau terrorisme ?

Mais le visage de ce nouveau terrorisme urbain peut surprendre. Jean et blouson bien taillé, bonnet en laine : la photo extraite du film amateur et qui a été reprise par l’ensemble des journaux britanniques est somme toute loin des clichés du terroriste islamiste.

Finalement, seules les mains ensanglantées et les armes du bourreau rappellent la barbarie du meurtre perpétré hier à Woolwich.

Le choc des images

Mais ce qui choque aussi, c’est l’existence même de cette vidéo, reprise en boucle par les médias. Comment un individu a-t-il pu penser à sortir son téléphone portable pour filmer la scène, comme par voyeurisme malsain ? Comment peut-on avoir assez de froideur pour accepter d’enregistrer les déclarations d’un homme qui vient d’en décapiter un autre, et sans avoir tenté de venir en aide à la victime ou d’empêcher la barbarie de se produire ?

Cette sombre affaire rappelle aussi que le terrorisme est avant tout une prise d’otage médiatique.

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