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Une nouvelle ère s’ouvre au Pakistan. L’ancien Premier ministre Nawaz Sharif, défait lors du coup d’Etat de 1999, est revenu sur le devant de la scène politique en remportant les élections législatives organisées samedi 11 mai.
Lourde défaite du PPP
Une victoire historique pour des élections elles-mêmes qualifiées d ‘historiques dans la mesure où, pour la première fois dans l’histoire du pays, un gouvernement civil a cédé sa place à un nouveau gouvernement après avoir effectué un mandat complet de cinq ans.
Par cette victoire, Nawaz Sharif, président de la Ligue musulmane, signe également la fin de l’ère du Parti du Peuple Pakistanais, disqualifié dans l’opinion pour son mauvais bilan sécuritaire, notamment dans sa lutte contre les insurgés talibans et dont les membres ont souvent été accusés de corruption.
Vers une coalition nationale ?
A l’Assemblée pakistanaise, la Ligue musulmane devra néanmoins travailler avec ses alliés afin de s’assurer une majorité qu’elle n’a pas acquise dans les urnes, ayant remporté environ 115 sièges sur 272.
Dans la journée de dimanche 12 mai, Nawaz Sharif a entamé des discussions avec les candidats indépendants afin de les rallier à sa cause.
Sans majorité, un gouvernement de coalition pourrait également être formé. Derrière lui à l’Assemblée, Nawaz Sharif devra également travailler avec le Mouvement pour la justice (PTI) d’Imran Khan et le Parti du peuple pakistanais, relégué dans les rangs de l’opposition. Ces deux derniers mouvements ont chacun recueilli une trentaine de places.
De nombreux défis
L’heure est désormais aux grands travaux du Pakistan. Une des priorités du nouveau gouvernement en place sera la lutte contre les talibans. Ces derniers ont largement endeuillé le scrutin par leurs nombreux attentats qui ont fait au moins 150 morts depuis plusieurs mois.
Face à cette menace des rebelles du TTP, le gouvernement compte lancer de nouvelles négociations. Des négociations qui devront être avalisées par les Etats-Unis, défenseurs d’une lutte militaire intensive contre les insurgés.
Sur le plan économique, Nawaz Sharif sera peut-être le Premier ministre qui entamera un tournant au Pakistan. Face à une crise budgétaire, il pourrait être amené à demander un prêt au Fonds monétaire international tandis que sur le territoire, il devra également se charger de la crise énergétique qui se traduit par de nombreuses pénuries d’électricité, difficiles pour la population comme pour la relance de la croissance.