Site icon La Revue Internationale

Pourquoi Benghazi va tout changer

consulat_americain_attaque.jpgconsulat_americain_attaque.jpg

Une audition potentiellement historique s’est déroulée le 8 mai devant la Commission de la Chambre des Représentants du Congrès des Etats-Unis pour la Réforme et la Surveillance du Gouvernement. Le thème : l’attaque du Consulat de Benghazi, en Libye, le 11 septembre 2012, et la réaction du gouvernement américain lors de cette attaque.

[image:1,l]

Le témoignage des trois informateurs du Ministère de l’Intérieur devant la Commission, qui avaient au préalable été soumis à une pression immense pour ne pas qu’ils témoignent, a complètement changé la donne : l’assistant du chef de la mission américaine à Benghazi, Greg Hicks, a clairement démontré que dès le début, tout le monde savait et avait fait savoir que Benghazi était sous le coup d’une attaque terroriste, et que le responsable était le groupe Ansar Al-Sharia.

[image:2,l]

Malgré cela, l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, plusieurs jours après l’attaque, avait déclaré lors de cinq apparitions médiatiques officielles, que ce qui s’était passé à Benghazi était une réaction à une vidéo dans laquelle le Prophète Mahomet était calomnié. Rice s’en était alors tenue aux « éléments de langages » fournis par la Maison-Blanche, dans lesquels l’évaluation de base fournie par la CIA et les diplomates avait été complètement supprimée. Hicks a dit que les déclarations de Rice avaient été une des raisons pour lesquelles on n’avait pas immédiatement envoyé une équipe d’enquêteurs du FBI sur place, en Libye, afin d’investiguer le lieu du crime, mais seulement… 18 jours plus tard – lorsque la plupart des indices et éléments de preuves avaient disparus.

Là-dessus, Eric Nordstrom, l’ancien officier de sécurité en Libye, a déclaré devant la Commission qu’il était parfaitement connu que la milice, responsable de la sécurité du consultat américain à Benghazi, – la Brigade des Martyrs du 17 février – avait des liens avec les extrémistes islamistes, et avait participé à l’attaque. Comme le savaient les cercles bien informés de Washington, l’annexe de la CIA à Benghazi participait aux livraisons d’armes aux rebelles en Syrie.

Les dés sont jetés
 

Depuis, la presse et les medias américains ne désemplissent pas de commentaires indiquant que ce dans quoi le Gouvernement américain est pris, est bien pire que ce qui s’est passé pour Richard Nixon lors du Watergate. Dick Morris, un conseiller du président Clinton, a écrit dans le journal de Washington « The Hill » la semaine dernière : « les dés sont jetés ».

Le Président ne peut pas s’attendre à ce que les américains croient qu’il ne savait rien depuis le début. Il s’est enfermé dans une telle entreprise de dissimulation qu’on ne peut que parler du « début de la fin » de sa présidence.

Rien de tout cela n’a filtré dans les medias européens. Au mieux, il s’agirait d’une attaque de la part des Républicains envers la réputation du Président et de son ancienne ministre des Affaires Etrangères Hillary Clinton. Mais, même si certains députés républicains voulaient faire aller les investigations dans cette direction pour des raisons purement partisanes, les conséquences de ce qui s’est passé en cette fin d’année 2012 ainsi que la manipulation de l’information qui s’en est suivie sont telles que c’est en fait la politique stratégique des Etats-Unis et de l’Europe qui est remise en question dans cette affaire.

Mettre en route une stratégie de paix par le développement
 

En effet, il en va de l’association politique du Gouvernement Obama et d’autres puissances occidentales avec les britanniques, les saoudiens et les réseaux jihadistes d’Al-Qaeda. Ce sont ces réseaux qui, avec le soutien d’un OTAN dirigé par les Etats-Unis, et la Grande-Bretagne, ont fait tomber puis assassiner Kadhafi, puis assassiner l’ambassadeur américain Stevens à Benghazi ainsi que trois autres américains.

Les mêmes réseaux sont en train aujourd’hui de détruire la Syrie. Dans cette dynamique, c’est le risque de guerre généralisée qui grossit. Il est vraisemblable que certains cercles d’influences et responsables aux Etats-Unis voient la nécessité de quitter cette voie avant qu’il ne soit trop tard et, en lieu et place, de mettre en route une stratégie globale de paix par le développement.

La paix par le développement. C’est le fil conducteur du combat politique de Jacques Cheminade, depuis sa dénonciation de l’attaque de l’empire britannique sis à La City de Londres, sur les Etats-nations en 1995. N’attendez pas quatre autres années pour rejoindre la bataille !

Cet article est inspiré par une traduction de : www.bueso.de/node/6469

 

 

 

 

Quitter la version mobile