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Quand Barbie s’installe à Berlin, et dérange ses voisins…

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Créé en mars en référence au mouvement « Occupy Wall Street », le groupe « Occupy Barbie Dreamhouse », qui compte pour l’instant un millier de sympathisants sur sa page Facebook, a prévu d’organiser un sit-in le 16 mai prochain devant la gigantesque maison éphémère de Barbie, qui s’installera en plein cœur de Berlin.

2500 mètres carrés de rose et de paillettes

L’entreprise américaine Mattel, qui créait en 1959 la célèbre poupée Barbie, vient en effet de lancer une nouvelle campagne marketing, la « Dreamhouse Experience », soit une « immense maison de 2500 mètres carrés, où ont été utilisés pas moins de 9 kilos de paillettes et plus de 380 pots de peinture rose », rappelle La Gazette de Berlin.

Le projet, dirigé par l’Autrichien Christopher Rahofer, se veut purement ludique, afin de permettre aux petites filles de découvrir l’univers de Barbie dans un espace entièrement conçu sur le modèle des maisons de poupées qu’elles peuvent avoir chez elles.

Pour 22 euros l’entrée, les visiteurs pourront se promener dans les différentes pièces de la maison, confectionner des cupcakes dans la cuisine de Barbie, se faire coiffer ou maquiller, ou apprendre à défiler grâce à la présence d’un showroom et d’un podium.

Une installation sexiste ?

Mais l’installation de cette maison géante ne plaît pas à tout le monde. Le mouvement de jeunes militants d’extrême-gauche, Linksjugend, s’est vivement opposé au projet. Michael Koschitzki, 27 ans, membre de ce rassemblement, a déclaré dans le quotidien allemand Der Spiegel que cette maison était « l’expression d’un modèle indigne ».

« Quand nous avons entendu parler de la maison de Barbie, il a été évident pour nous qu’il fallait protester. Nous ne voulons pas que les petites filles soient exposées dès le plus jeune âge à la propagande sexiste », a-t-il continué, regrettant que « la majorité des petites filles jouent avec une poupée qui dans la réalité serait anorexique et dont la vie consiste à attendre Ken dans la voiture ». Le mouvement, soutenu par plusieurs associations de gauche, dont l’initiative Pinkstinks – qui lutte contre l’hégémonie du rose pour les petites filles – espère attirer du monde le jour de l’inauguration.

La maison rose, qui restera trois mois à Berlin, pense attirer 3000 visiteurs chaque jour. Elle devrait ensuite être démontée pour permettre à Barbie de « déménager » dans d’autres villes d’Europe, dès le mois d’août.

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