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Qui sont les cinq candidats déclarés à la présidence du Medef?

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Après avoir essayé – en vain – de changer les statuts du Medef pour pouvoir briguer un troisième mandat, Laurence Parisot devra rendre sa place à la tête de l’organisation patronale. La campagne pour la succession débute officiellement mardi 7 mai avec, en lice, cinq concurrents.

Patrick Bernasconi, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP)

Considéré comme un ancien proche de l’actuelle présidente du Medef Laurence Parisot, Patrick Bernasconi, 57 ans, est chef d’entreprise depuis vingt-cinq ans. Diplômé de l’École Spéciale des Travaux Publics, il est aujourd’hui responsable de quatre entreprises de Travaux Publics, dont deux hors métropole. Il est à la tête de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) depuis 2005, réélu en mars 2011 pour un dernier mandat de trois ans.

En 2006-2007, il a lancé le plan « Ambition Travaux Publics » pour recruter 10 000 jeunes par an pendant dix ans. Il a également initié l’opération « 10 000 projets » en 2009 qui visait à recenser les projets d’infrastructures des collectivités locales, prêts à être lancés.

Le 2 mai dernier, au micro de RTL, il déclarait : « J’ai envie d’offrir au Président, pour sa boîte à outils, une boussole avec une aiguille qui fonctionne ». Sa « boussole » devrait avoir trois priorités : « redonner des marges aux entreprises, alléger la fiscalité des entreprises et permettre aux entreprises de trouver les compétences dont elle ont besoin »

Geoffroy Roux de Bézieux, patron de Virgin Mobile

C’est lundi 25 mars que le président fondateur du groupe Omea (Virgin Mobile), Geoffroy Roux de Bézieux, a annoncé sa candidature à la présidence du Medef, dans une lettre adressée aux membres de l’organisation patronale : « J’ai décidé de me porter candidat à la présidence du Medef », a-t-il écrit. « Cette démarche est d’abord celle d’un entrepreneur : j’ai créé et développé à partir de rien deux entreprises de plusieurs centaines de salariés dans les télécoms », estime-t-il.

Cet ancien président de l’Unedic et ancien vice-président du conseil d’administration de Pôle emploi accompagnait sa lettre d’un document dans lequel il exposait ses projets pour l’organisation : « Le Medef doit promouvoir une politique de l’offre basée sur l’augmentation de la productivité et sur la compétitivité », souligne-t-il. « La durée du travail, hebdomadaire et au cours de la vie professionnelle, ne doit pas être un tabou », propose-t-il encore.

Pierre Gattaz, patron du Groupe des fédérations industrielles (GFI)

Pierre Gattaz, président du Groupement des fédérations industrielles (GFI) et PDG du groupe Radiall, a présenté son programme pour la présidence du Medef dans une interview accordée au Figaro, le 5 février dernier. « Je veux bâtir un Medef de conviction, de propositions et de combat pour lutter contre les idéologies et faire de la pédagogie », explique-t-il, avant d’ajouter : « On ne peut pas passer son temps à taper sur les entreprises, les entrepreneurs et les actionnaires ».

Dans sa ligne de mire, le gouvernement actuel qui n’encourage pas assez l’entreprenariat : « Je veux aussi un Medef de reconnaissance : les entrepreneurs en France ne sont pas considérés. L’entreprise, ce n’est pas la lutte des classes mais avant tout des innovations, des projets de croissance, des technologies qu’on exporte, des hommes et des femmes qui inventent la société de demain, des salariés qui prennent du plaisir à venir travailler », insiste-t-il.

Thibault Lanxade, patron de la société de service Aqoba

PDG de la PME Aqoba, Thibault Lanxade annonçait dans Les Echos sa candidature pour remplacer Laurence Parisot à la tête de l’organisation patronale, le 6 février dernier. Selon lui, le Medef « doit redevenir la maison des entrepreneurs ». « C’est l’une des raisons qui me poussent à déclarer ma candidature à la présidence du Medef », a-t-il expliqué. Agé de 42 ans, il s’était déjà proposé à la succession de Laurence Parisot en 2010.

Thibault Lanxade s’était par ailleurs opposé catégoriquement au changement des statuts du Medef à quelques mois de l’élection : « Je suis extrêmement surpris. D’abord que l’on veuille changer des règles à la veille d’une élection. D’autant que les statuts ont déjà été modifiés, sous son impulsion, en 2008. Ensuite cette annonce intervient avant même que le comité des statuts qui a été saisi se prononce. Pourquoi brusquer les choses alors qu’un processus est déjà engagé ? » a-t-il lancé dans une interview à L’Usine Nouvelle, en réaction à l’annonce de candidature de Laurence Parisot.

Hervé Lambel, co-fondateur du Cerf et patron de HLDC

À 47 ans, cet entrepreneur formé en commerce international, diplômé de l’EPSCI (groupe Essec), s’est engagé dans le syndicalisme patronal en 2000. Il a co-fondé les Créateurs d’emploi et de richesses en France (Cerf) fin 2002, à l’origine de la détaxation et de la défiscalisation des heures supplémentaires.

« Dès la création du Cerf, j’ai voulu associer systématiquement un grand nombre de chefs d’entreprises en les interrogeant sur les sujets qui nous semblaient importants », rappelle Hervé Lambel, ajoutant que le Cerf est capable de rassembler « plus de 40% des suffrages des chefs d’entreprises face aux représentants patronaux traditionnels ».

L’entrepreneur est également à la tête de la petite société HLDC, entreprise de services aux entreprises et d’investissement, également spécialisée dans la production audiovisuelle et de spectacle vivant. Comptant sur ses douze années d’expérience syndicale, il compte réformer la représentation patronale, supprimer la TVA interentreprises, mettre en place un nouvel ISF – l’investissement solidaire de fortune – et créer un Observatoire économique des entreprises.

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