Site icon La Revue Internationale

Un an sans Internet: Paul Miller raconte son expérience

[image:1,l]

Sevrage

A l’heure des nouvelles technologies, des applications et du développement des réseaux sociaux, le sevrage virtuel de Paul Miller relève de l’exploit. Pendant un an, cet Américain de 26 ans n’a pas surfé sur le web, checker ses emails ou « liker » les commentaires sur Facebook. Convaincu qu’Internet le rendait improductif et que la Toile allait « corrompre son âme », Paul Miller décide, le 30 avril 2012 à 23h59, de débrancher son câble internet et de troquer son smartphone contre un vieux portable. « Je me sentais vraiment bien. Je me sentais libre », raconte le jeune homme sur le site de The Verge.

Pendant les premières semaines, sa concentration s’améliore, il se remet au sport, perd du poids. Il a également plus de temps pour lire et écrire : « C’est l’ennui et le manque de stimulation qui me poussent à faire des choses comme l’écriture et passer du temps avec les autres », explique-t-il. Il réussit même à lire des centaines de pages de L’Odyssée en peu de temps, une véritable corvée auparavant. 

Un bilan nuancé

Mais avec le temps la créativité et l’enthousiasme des premières semaines s’essoufflent… L’élan initial se transforme en « consommation passive et au repli social » raconte le blog Big Browser du Monde. « Une douzaine de lettres par semaine peuvent se révéler aussi oppressantes qu’une centaine de mails par jour », explique Paul Miller à The Verge, persuadé que « les problèmes liés à Internet se posaient tout autant sans Internet, même s’ils se manifestaient autrement ».

A la recherche du « vrai Paul »

Convaincu qu’en se déconnectant il pourra retrouver le « vrai Paul », le jeune homme se dit que la vraie vie l’attend sûrement de l’autre côté du navigateur web. « J’avais tort », confie-t-il. « J’ai lu tellement de billets de blog et articles de magazines et de livres sur la façon dont l’Internet nous rend solitaires, ou stupides que j’avais commencé à les croire (…) Mais l’internet n’est pas une poursuite individuelle, c’est quelque chose que nous faisons les uns avec les autres. L’Internet est l’endroit où les gens sont ».

« Au moins je serai connecté »

Lorsqu’il se reconnecte à Internet, le 1er mai 2013, douze mois plus tard, le jeune homme se rend compte qu’il ne sait plus bien utiliser le réseau des réseaux. Il se laisse distraire, clique sur les mauvais liens. Paul Miller est conscient qu’il aura mois de temps pour la lecture, l’écriture ou l’introspection : « Mais au moins je serai connecté », conclu-t-il.

Quitter la version mobile