[image:1,l]
La presse sud-coréenne crie à la provocation devant la récente parution d’une photo du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui lève le pouce en souriant dans un avion de chasse estampillé « 731 ».
Des expériences inhumaines
Ces trois chiffres évoquent en effet une face sombre de l’histoire japonaise, celle de l’Unité 731, unité secrète de l’armée japonaise qui, pendant la guerre sino-japonaise (1937-1945) était un centre de recherches et d’expériences biologiques et chimiques, basé dans le nord-est de la Chine.
Les scientifiques de l’Unité, dirigée par Shiro Ishii, y pratiquaient des expériences sur des cobayes humains (principalement des prisonniers chinois, sud-coréens et soviétiques), et des milliers de personnes seraient décédées des suites de ces expérimentations qui incluaient vivisections, amputations et essais bactériologiques.
Un simple dérapage ?
La photo, qui aurait été prise dimanche 12 mai sur une base aérienne de l’armée japonaise près de Miyagi (dans le nord-est du Japon) n’aurait, selon le ministère japonais de la Défense, aucun lien avec l’Unité 731. « Il n’y a aucune signification particulière dans le nombre inscrit sur l’avion d’entraînement dans lequel le Premier ministre s’est glissé dimanche », a-t-il fait savoir depuis Tokyo.
Lors d’une conférence de presse, l’ambassadeur sud-coréen au Japon, Shin Kak-Soo, a lui aussi écarté toute forme de provocation mal intentionnée. Il a cependant rappelé que le Japon devait cependant prêter une plus grande attention aux perceptions, et qu’une meilleure empathie des Japonais au sujet des questions historiques touchant les Coréens « permettrait une cicatrisation plus rapide des blessures ».
Des tensions persistantes
Les relations tendues entre le Japon et la Corée du Sud sont en effet toujours visibles, depuis l’occupation de la péninsule coréenne pendant toute la première moitié du XXème siècle par les Japonais. Aujourd’hui encore, les conflits d’intérêts entre les deux pays dans la région sont palpables.