Depuis sa diffusion sur Internet, le clip du groupe Indochine « College Boy » a suscité les plus vives réactions. Violent à l’image, il dénonce surtout un travers de la société. Une marque de fabrique du réalisateur Xavier Dolan ?
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Un clip choc, et le voilà à nouveau propulsé sur le devant de la scène. Le nom du jeune (24 ans) réalisateur québécois Xavier Dolan circule depuis hier dans les médias, associé au dernier titre du groupe français Indochine College Boy et au clip qu’il a réalisé.
« College Boy » : du « Xavier Dolan » ?
Une vidéo musicale jugée violente qui suscite le débat, le CSA ayant l’intention de l’interdire aux moins de 16 ans, voire aux moins de 18 ans. Un « débat chimérique qui sert à justifier l’autorité d’un comité investi d’une responsabilité sur la jeunesse », selon les termes employés par Xavier Dolan dans les pages du Huffington Post ce vendredi.
Mais outre la violence « éducative » de l’image, le clip de College Boy est-il plus gênant que les autres réalisations de Xavier Dolan ?
Des thèmes qui dérangent
Comparaison difficile, puisque le noir et blanc n’est a priori pas une marque de fabrique du réalisateur, encore moins l’hémoglobine épaisse que l’on voit dans le clip d’Indochine.
Mais si la forme diffère, le fond reste lui dans la veine de Xavier Dolan. Ses différents films traitent de sujets sociétaux peu visibles hors du cinéma « d’art et d’essai » – catégorie que Dolan a cependant immédiatement dépassée dès 2009, avec la révélation à Cannes de son premier long-métrage J’ai tué ma mère.
La société face à elle-même
Le point commun entre ce premier film, son deuxième Les amours imaginaires (2010) et le dernier en date Laurence Anyways (2012) est peut-être le choix du réalisateur de porter à l’écran des sujets qui dérangent.
Haine-amour d’un fils envers sa mère ; trio amoureux ; travestissement et transsexualité : Xavier Dolan se plaît à heurter les « bonnes mœurs » et semble vouloir mettre les spectateurs face à une réalité qu’ils ignorent consciemment.
C’est peut-être là que le clip réalisé pour Indochine s’insère parfaitement dans la filmographie du cinéaste. College Boy dénonce l’indifférence face à la violence, et met une nouvelle fois la société face à elle-même.
J’ai tué ma mère (2009)
Les amours imaginaires (2010)
Laurence Anyways (2012)