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550 millions de médicaments contrefaits interceptés en Afrique

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Des vêtements aux pièces automobiles, la contrefaçon est un fléau répandu sur tous les étals de marché africains. Venus des usines d’Asie, c’est par millions que transitent chaque semaine les produits contrefaits vers les commerces. Pour le coordinateur de la lutte anti-contrefaçon de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD), Christophe Zimmermann, l’heure est grave et le continent africain « ne veut plus être le dépotoir de la planète. » C’est d’autant plus grave lorsque ces produits se trouvent être dangereux pour la santé publique.

Une saisie record

C’est à partir de ce constat que l’OMD a instauré en avril dernier l’opération « Biyela », avec le soutien de l’Institut de Recherche Anti-Contrefaçon de Médicaments (IRACM). Après trois jours de formation des douaniers locaux, venus de vingt-trois pays du continent, l’action sur le terrain s’est déroulée pendant dix jours durant le mois d’avril dernier. De Durban à Lomé, en passant par Abidjan ou encore Casablanca, plus d’un milliard de produit illicites ont été interceptés dans les ports.

1 médicament sur 10 dans le monde serait faux !

Parmi cette saisie, se trouvaient près de 550 millions de médicaments, dont certains potentiellement mortels. En tout, les marchandises stoppées représentent une valeur totale de 275 millions de dollars. Les médicaments d’utilisation courante comme les antibiotiques, les antipaludéens ou encore les médicaments contre le virus du VIH sont parmi les plus contrefaits dans le monde. Le rapport de l’opération indique également que « les chiffres de la contrefaçon de médicaments en Afrique pourrait se situer au-delà de 60% », tandis que selon une étude de l’agence américaine de santé, la Food and Drug Administration, un médicament sur dix vendu dans le monde serait un faux.

De graves problèmes sanitaires

Le directeur de l’IRCAM, Jacques Franquet, dénonce ce phénomène en pleine expansion : « chaque faux médicament ingéré expose le patient à un risque sanitaire réel. Fabriqués clandestinement, le plus souvent au fond d’un garage ou d’une cave, les faux médicaments sont produits dans des conditions d’hygiène déplorables », avant d’en expliquer les conséquences : « l’absence de principe actif ou le sous-dosage dans la plupart des produits contrefaits induit un risque réel d’échec thérapeutique et favorise l’apparition de souches résistantes, quand il ne s’agit pas dans les cas les plus dramatiques d’empoisonnement à grande échelle. » Ces opérations devraient ainsi se multiplier au fil des mois, grâce à de nombreuses campagnes de formation.

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