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Affaire Cahuzac: François Hollande au courant dès le 15 décembre?

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Le Figaro assistait mardi 18 juin à l’audition du directeur de cabinet adjoint de l’Élysée, Alain Zabulon, par la commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements de l’État dans l’affaire Cahuzac. Auditionné pendant plus de deux heures, Alain Zabulon a confirmé avoir eu un contact téléphonique depuis son domicile, le samedi 15 décembre 2012, avec l’ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot, Michel Gonelle, prédécesseur de Jérôme Cahuzac à la mairie et détenteur de l’enregistrement qui avait fait tomber l’ancien ministre du Budget après les révélations de Médiapart.

Michel Gonnelle informe le directeur de cabinet adjoint de l’Élysée

« Michel Gonelle m’a dit que depuis dix jours (les révélations de Mediapart datant du 4 décembre), il était l’objet d’une forte pression de journalistes qui l’accusaient d’être le détenteur d’un enregistrement », aurait déclaré Alain Zabulon, selon le Figaro. L’enregistrement même dans lequel Jérôme Cahuzac évoquait l’existence d’un compte bancaire en Suisse. « Il me demande mes conseils, mes instructions. A la réflexion, mon analyse est que Michel Gonelle a depuis des années un fardeau (…) Peut-être a-t-il vu en moi une porte de sortie. »

Alain Zabulon transmet l’information à François Hollande

De retour à l’Elysée Alain Zabulon décide d’aller en informer le Chef de l’Etat : « J’en rends compte au président de la République. Il est évidemment très attentif à ce que j’explique et me dis: “Si vous avez un nouveau contact (avec Michel Gonelle), dites-lui que ces éléments devront être portés à la connaissance de la justice”. » Le directeur de cabinet adjoint de l’Élysée dit alors à François Hollande : « J’ai de bonnes raisons de penser que les choses ne vont pas en rester là. Je pense qu’il serait bon que le ministre soit informé. » Et le chef de l’État de répondre : « Oui, effectivement, préviens-le. »

La justice n’est pas saisie

Pourquoi personne à l’Elysée n’a-t-il pas prévenu le procureur de la République ? « Sur la base d’un témoignage oral qui appelle des interrogations quant à sa crédibilité et à sa cohérence, il n’y a pas d’élément pour que la présidence de la République saisisse la justice. C’était à l’intéressé lui-même de le faire, et depuis longtemps », de défend Alain Zabulon.

Propos confirmé par Michel Gonelle

Michel Gonelle, paraissait le 21 mai devant la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Cahuzac. Selon lui, Alain Zabulon n’a « pas eu le temps de lui parler » pour cause « d’arbre de Noël de l’Élysée ». Le directeur de cabinet adjoint de l’Élysée avait promis de rappeler lui avait demandé de ne rien faire,  « attendez que je vous rappelle ». Il rappellera mais sera retenu au téléphone par une autre conversation. « J’attends toujours » l’appel avait alors lancé Michel Gonelle. 

 

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