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Armstrong: «Impossible de gagner le Tour de France sans se doper»

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Alors que la centième édition du Tour de France démarre samedi depuis la Corse, c’est un ancien champion, rattrapé par les démons du dopage, qui fait l’actualité ce vendredi. Lance Armstrong, sept fois vainqueur de la Grande Boucle, avant de voir ses maillots jaunes retirés pour avoir eu recours à des pratiques dopantes, a livré un entretien exclusif au Monde, lors duquel il a dénoncé à tour de bras.

La pratique du dopage est plus que jamais d’actualité

La phrase choc à retenir de cette interview, à quelques heures du départ de la première étape du Tour, est celle où il affirme que « c’est impossible de gagner le Tour de France sans se doper. »  Il justifie cet aveu : « le Tour est une épreuve d’endurance, où l’oxygène est déterminant. […]Pour ne prendre qu’un exemple, l’EPO ne va pas aider un sprinteur à remporter un 100 m, mais elle sera déterminante pour un coureur de 10.000 m. C’est évident. »

Logiquement, lorsque la question du dopage est évoquée, l’ancien coureur américain ne peut faire fi des sanctions qui lui ont été portées et peut désormais livrer un témoignage libéré : « Je n’ai pas inventé le dopage, désolé Travis [Tygart, le directeur de l’Usada, l’agence américaine antidopage]. Et il ne s’est pas non plus arrêté avec moi. J’ai simplement participé à ce système », rappelant qu’il était « un être humain ».  Il a enfin indiqué, pour en finir avec son témoignage personnel, qu’il n’a « jamais eu peur des contrôles antidopage. Notre système était assez basique et sans risque. J’avais beaucoup plus peur de la douane et de la police », raconte-t-il.

L’Usada en ligne de mire

L’Usada justement, qui avait ouvert une procédure il y a un an pour faire tomber le cycliste, l’accusant d’avoir eu recours à l’EPO, à des transfusions sanguines, à la testostérone et à la cortisone lors d’un programme de dopage long de plusieurs années très au point, a « parfaitement réussi à détruire la vie d’un homme, mais n’a pas du tout bénéficié au cyclisme », indiquant que « tout ça, ce ne sont que des conneries. On a vu que l’affaire Puerto était cent fois plus sophistiquée. Notre système était très simple, très conservateur, et pas maléfique. L’histoire montrera que tout ça n’est qu’une simple posture de l’Usada pour faire du buzz. »

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L’affaire du docteur Fuentes est à nouveau revenu dans la bouche du Texan, agacé que seul le cyclisme soit pointé du doigt : « Je suis sûr que certains grands clubs de football ont eu de l’influence sur ce jugement. En tout cas, c’est encore le cyclisme qui a été tenu pour le seul responsable. » De la rancœur, mais également quelques remords, car s’il a avoué ses fautes, il déclare qu’il ne parviendra « jamais à réparer tout ça, mais je passerai ma vie à essayer. J’ai été trop dur avec les gens. Se battre sur son vélo, c’est parfait. Se battre en dehors, ça ne l’est pas. Je n’ai pas pu, je n’ai pas su séparer les deux. »

Sa relation avec Sarkozy

Une autre institution reste en travers de la gorge du désormais retraité des routes, l’UCI (l’Union cycliste internationale) et notamment Pat McQuaid, son président : « [il] peut dire et penser ce qu’il veut, il n’a aucun crédit en matière de lutte contre le dopage. Les choses ne pourront tout simplement pas changer si McQuaid reste au pouvoir» Avant de poursuivre : « L’UCI refuse la mise en place d’une commission ‘Vérité et réconciliation’ parce que le témoignage que le monde voudrait entendre ferait plonger McQuaid, Verbruggen [son prédécesseur] et toute l’institution. »

Armstrong revient également sur les récentes révélations de dopage concernant le Français Laurent Jalabert : « Ah, Jaja, avec tout le respect que je lui dois, il est en train de mentir. Il aurait mieux fait d’éviter de parler de Ferrari et de Citroën [devant la commission sénatoriale sur le dopage] car il sait très bien que Michele [Ferrari] était le médecin de la ONCE au milieu des années 1990. » Enfin, il a été questionné sur ses relations avec l’ancien président de la république, Nicolas Sarkozy, une personne qu’il estime beaucoup : « J’apprécie vraiment Sarko en tant qu’homme. Quand je dis cela, ça n’a rien d’une déclaration politique, c’est seulement une opinion personnelle. Il a toujours été cool avec moi. »

Interrogé ce matin en duplex sur BFM TV sur la question du dopage dans le cyclisme, Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour, s’est emporté sur les accusations faites sans cesse contre son sport, préférant écourter l’interview. Les images ci-dessous :

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