[image:1,l]
À 33 ans, David Fattal, ingénieur français employé de Hewlett-Packard en Californie a mis au point avec une équipe de chercheurs une technologie permettant de projeter une image en relief, « flottant » à quelques centimètres de l’écran d’un smartphone. Ce système de 3D est visible sans avoir besoin de chausser de lunettes spéciales.
L’idée lui est venue en 2011. « J’ai d’abord travaillé sur mon temps libre, puis avec quelques collègues nous nous sommes mis en mode start-up, travaillant jour et nuit pendant trois semaines pour mettre au point une première démo », explique le chercheur, lauréat en mars 2013 du Prix MIT qui récompense les jeunes innovateurs de moins de 35 ans.
Des images en haute résolution
Le but ? Pouvoir offrir à l’utilisateur du smartphone ou de la tablette une expérience d’auto-stéréoscopie – qui permet de voir une image en relief à l’œil nu – mais sous un plus grand nombre d’angles. « Nous introduisons une technologie de rétroéclairage par diffraction multidirectionnelle qui permet le rendu des images 3D en haute résolution (127 pixels par pouce), dans une zone de vision très large (jusqu’à 180 degrés en principe), et à une distance d’observation allant jusqu’à un mètre », écrit l’équipe dirigée par David Fattal sur le site Nature, qui a publié leurs travaux.
Une image qui « flotte » au-dessus de l’écran
L’écran HP utilise des pixels directionnels permettant d’envoyer la lumière dans différentes directions. Pour l’instant, l’écran mis en point est capable d’envoyer entre 100 et 200 images différentes dans plusieurs directions, et affiche du relief sur 90 degrés.
« Ces faisceaux de lumière très directionnels permettent de créer une image opaque ou transparente de 10 à 20 millions de pixels et qui peut s’élever jusqu’à une quinzaine de centimètres au-dessus de l’écran », explique David Fattal.
D’après l’équipe, le dispositif est peu onéreux : il ne nécessite pas de nouvelles pièces mobiles, et les éléments microélectroniques sont déjà intégrés dans un composant d’affichage existant, le rétro-éclairage. Les premiers usages de cette technologie pour le grand public devraient voir le jour d’ici 2017.