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Ce qui n’était à l’origine qu’un simple mouvement de protestation contre la hausse du tarif des billets de transport en commun se retourne en véritable « printemps tropical », selon le terme que les manifestants brésiliens emploient désormais lorsqu’ils descendent dans la rue.
Le pays à feu et à sang
Jeudi 20 juin au soir, ils étaient un million à défiler dans plusieurs villes du pays. Ces manifestations ont connu leur première victime, un jeune homme de 18 ans, fauché par une voiture qui tentait de contourner la foule à Ribeiro Preto, dans le sud-est du pays.
A Brasilia, 30 000 manifestants se sont réunis devant le ministère des Affaires étrangères qu’ils ont tenté d’attaquer avant d’être refoulés par les forces de l’ordre. Ces affrontements ont fait une trentaine de blessés.
A Rio de Janeiro, ils étaient 300 000 à participer à une marche pacifique – également soldée par des affrontements devant la mairie de la ville. Selon les bilans officiels, 40 personnes auraient été blessées. La police a fait usage de balles en caoutchouc, l’une d’entre elles a atteint le front d’un journaliste de TV Globo.
Au nord du pays, à Belem, des gaz lacrymogènes et des sprays au poivre ont été utilisés contre les manifestants qui lançaient des pierres sur les vitres de la mairie. Sept personnes auraient été blessées, dont deux membres des forces de l’ordre et un journaliste.
Dilma Rousseff convoque une réunion de crise
Face à cette mobilisation, qui n’a pas faibli malgré la promesse du gouvernement de revenir sur la hausse du prix des transports en commun, la présidente Dilma Rousseff a annoncé l’annulation d’un voyage officiel au Japon et a convoqué une réunion de crise qui devrait se tenir vendredi 21 juin à 9h30 (heure locale) à Brasilia.
Depuis le 17 juin, les Brésiliens descendent en masse dans la rue. Outre leur revendication concernant l’augmentation du prix des transports, ils se mobilisent également contre les dépenses engagées par le gouvernement en prévision de l’accueil de la Coupe du monde de 2014 qui se déroulera principalement à Rio de Janeiro.