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Campagne d’Edouard Balladur, Ziad Takieddine sort du silence

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Déjà poursuivi dans l’affaire Karachi, l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine affirme avoir remis des fonds destinés à la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, selon Le Monde. Il « a craqué après des années de dénégations et de déclarations incohérentes », écrit le quotidien du soir, et a fini par avouer « qu’il avait bien œuvré au financement occulte de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, via des rétrocommissions issues des juteux contrats d’armement avec l’Arabie saoudite et le Pakistan, dans lesquels le gouvernement du même Balladur lui avait concédé le rôle d’intermédiaire ».

Preuve d’un financement occulte de la campagne de Balladur

Le 17 mai dernier, France Info révélait que le juge Van Ruymbeke, chargé d’instruire le volet financier du dossier, s’était procuré les preuves que les commissions versées à des intermédiaires étrangers, en marge de contrats d’armement, avaient servi au financement de la campagne d’Edouard Balladur pour l’élection présidentielle de 1995.

Le juge Van Ruymbeke tentait alors de prouver que des contrats d’armement avec le Pakistan et l’Arabie Saoudite par le gouvernement Balladur avaient donné lieu à des rétrocommissions, qui avaient été, par la suite, transférées du compte suisse d’Abdul Rahman El Assir quelque temps avant la présidentielle de 1995. Ce sera finalement l’homme d’affaires au cœur du volet financier de l’affaire de Karachi qui livrera lui-même, jeudi 20 juin, les aveux que les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire n’espéraient plus.

6 millions de francs

Ziad Takieddine aurait en effet reconnu « avoir remis 6 millions de francs (1 220 000 euros) à Thierry Gaubert – ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly et au ministère du Budget – lors de trois voyages à Genève à la fin de 1994 », expliquent les journalistes du Monde. « Les fonds étaient destinés à Nicolas Bazire », qu’il avait rencontré par son intermédiaire en 1993 et qui était alors le directeur de campagne d’Edouard Balladur, pour l’élection présidentielle de 1995.

« M. Takieddine, lâché par ses anciens amis balladuriens et sarkozystes, ne supporte pas son incarcération, ce qui explique sans doute son changement d’attitude », ajoute le Monde. Quant à l’avocat de Ziad Takieddine, Me Francis Vuillemin, s’il dénonce une « détention-pression », reconnaît que ce que son client a dit est « énorme ». Ziad Takieddine sera prochainement confronté à Thierry Gaubert et Nicolas Bazire.

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