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Ces collectifs qui veulent récupérer le mouvement anti mariage gay

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Fin mai, on apprenait le départ du collectif « La Manif pour tous » de Frigide Barjot, égérie du mouvement d’opposition au mariage homosexuel, à la suite de la dernière grande manifestation. « La phase de la manifestation de rue est passée », avait-elle alors expliqué sur RFI. « La Manif pour tous n’existe plus en tant que tel. » Son nouveau projet l’ « Avenir pour tous ».

L’avenir pour tous, plus politique

« L’Avenir pour Tous n’est pas un parti politique et ne le sera jamais. Après le temps des manifestations, maintenant que la loi est votée, voici le temps des élections », peut-on lire sur le site de ce nouveau mouvement, lancé au début du mois de juin. « L’Avenir pour Tous est une nouvelle façon de peser sur les candidats de tous mandats électifs afin faire porter par ceux-ci la réforme primordiale de notre société : le changement constitutionnel de la loi Taubira pour préserver le mariage H/F et la filiation humaine. Chaque français qui s’est opposé au vote de la loi et aujourd’hui appelé à porter sa réforme dans la société. »

Autour de Frigide, ses fidèles de toujours, premiers organisateur de « La Manif pour tous », Xavier Bongibault, président de « Plus Gay sans Mariage » et Laurence Tcheng, présidente de « La Gauche pour le Mariage Républicain » mais aussi Thierry Vidor, directeur Général de « Familles de France » et Clément Borioli membre d’Homovox.com.

Quelle différence avec « La Manif pour tous » ? Frigide Barjot considère que l’union civile serait une réponse adaptée à la demande des couples homosexuels aujourd’hui, leur garantissant des droits patrimoniaux pour encadrer leur vie commune. Sujet sur lequel est était en parfait désaccord avec la présidente de la « Manif pour tous », Ludovine de la Rochère. Sera-t-elle suivie dans sa nouvelle aventure ? La page Facebook de son nouveau collectif n’a pour le moment recueilli l’adhésion que de 700 internautes…

L’Ecologie humaine, plus philosophique

Lancé le 22 juin, un autre courant, « l’Ecologie humaine » souhaite « prendre soin de l’homme, de tout l’homme ». A l’origine de cette initiative Tugdual Derville, l’un des porte-parole des « Manif pour tous », mais aussi fondateur de « A Bras Ouverts », mouvement d’accueil de jeunes porteurs de handicap, et délégué général d’Alliance VITA, réputée pour ses position pro-vie et anti-euthanasie. A ses côtés Pierre-Yves Gomez, économiste et enseignant et Gilles Heriard Dubreuil, directeur de Mutadis, entreprise spécialisée dans le développement durable.

« S’engager dans l’écologie humaine, c’est discerner ce qui fait l’essence de l’homme afin de promouvoir les politiques et les pratiques qui prennent soin de l’humanité, dans tous les domaines d’activité. C’est donc aussi être prêt à adapter son mode de vie », expliquent-ils.

Sur leur site, quelques pistes de réflexions sur les actions concrètes que peuvent mener les défenseurs de « l’Ecologie humaine » : le service auprès d’autres personnes en situation de fragilité comme les personnes pauvres ou les personnes handicapées ou encore la constitution de groupes de réflexions « dont la trame devrait être le partage des expériences concrètes des uns et des autres en vue du bien commun. » On voit là plus une philosophie de vie, qu’un véritable appel à l’engagement politique.

Contre-attaque, avec Christian Vanneste

Lancé le 10 juin dernier, ce mouvement est clairement politique. Son objectif : occuper l’espace de l’UMP au FN, en surfant sur la colère des opposants au mariage homosexuel. A l’initiative du polémiste Jean Robin, fondateur du site Enquête & Débat, qu’il présente comme un « prolongement naturel de sa réflexion », ce mouvement a d’ores et déjà été rejoint par l’ancien député UMP du Nord Christian Vanneste.

« La mobilisation extraordinaire et spontanée des Français attachés aux valeurs fondamentales du pays s’est traduite par un grand nombre de mouvements de contestation populaire et il ne faut pas que cet élan de survie soit sans lendemain », peut-on lire sur le site de Contre-attaque. « Il faut qu’il se traduise par un véritable sursaut du pays contre tout ce qui l’étouffe aujourd’hui. L’oligarchie politicienne ne sert plus les intérêts du peuple, il faut donc qu’il y ait un sursaut populaire qui puisse refonder la démocratie. »

Si ces mouvements n’en sont encore qu’à leurs débuts, tout porte à croire que l’adhésion des opposants au mariage homosexuel ne sera pas massive. Entre petites actions et participations à des groupes de réflexion, seules les prochaines élections apporteront la preuve de la transformation de l’essai protestataire qui s’est exprimé au sein du peuple.

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