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Corse: faut-il prendre au sérieux les menaces du FLNC?

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Dans un communiqué transmis à France Bleu RCFM, mardi 4 juin, le Front de libération nationale de la Corse a voulu dénoncé« l’attitude ultra jacobine de la France », alors que Manuel Valls rejetait la veille l’officialisation de la langue corse aux côtés du français.

« Soit l’Etat français prend la mesure de l’effet désastreux de sa gestion de la Corse depuis deux siècles et demi et il en tire toutes les conséquences, soit il poursuit son rôle actif dans la destruction de notre peuple, et dans ce cas, nous reprendrons les armes pour que la France reconnaisse nos droits nationaux », écrit le FLNC dans son communiqué.

Déclarations sans ambages du ministre

Pour son troisième déplacement officiel, le ministre de l’Intérieur affirmait lundi qu’il «ne lâchera rien» dans son combat contre la criminalité sur l’île, soixante-douze heures après la découverte d’une 11e victime d’homicide depuis le début de l’année. Et il n’en est pas à sa première déclaration sur le sujet. Le 25 avril dernier, par exemple, il évoquait une « violence culturellement enracinée ».

Le 21 mai, il déclarait au député UMP Laurent Marcangeli qui lui réclamait « des excuses » : « Oui en Corse, il y a une violence ! Oui en Corse, il y a plus d’armes par habitant que dans le reste du pays ! Oui en Corse le taux d’assassinats est plus élevé qu’en Sicile ! Oui en Corse, il y a des gens qui ne veulent pas parler parce qu’ils ont peur ! »

Un ministre qui dérange ?

« Jamais, nous n’avons connu un tel chaos, citant le poids de la voyoucratie dans l’ile, instrumentalisée par l’Etat pour combattre le nationalisme », dénonce le FLNC dans son communiqué. « La France reste à ce jour un Etat colonisateur, et les élus corses, étant pour la plupart spectateurs ou complices ».

« Il n’y aura jamais de négociations sous le diktat des menaces et des bombes, surtout quand souvent, ceux qui menacent, sont aussi liés à des intérêts économiques », a répondu le ministre de l’Intérieur devant la presse. « Il y en a qui ont peur, et ils ont raison d’avoir peur, de la détermination qui est la nôtre à défendre nos valeurs, celles de la République et à œuvrer pour la Corse », a-t-il ajouté.

Le FLNC est-il dangereux ?

Ces menaces émaneraient du FLNC dit « de juillet 2012 » une branche du FLNC née d’une scission avec l’Union des combattants qui misait sur l’arrivée d’un nouveau gouvernement socialiste pour la reconnaissance des revendications portées depuis 40 ans par les nationalistes. Il semblerait être aujourd’hui déçu par la politique de la nouvelle majorité.

« Si depuis quelques années les actions militaires ont diminué, quels en sont les résultats ? Plus de démocratie participative ? Moins de violence dans la société corse ? Moins d’exclusion ? Des effets du libéralisme atténués par une société plus solidaire ? Poser ces questions c’est déjà y répondre », a indiqué le groupe dans un communiqué.

Or les menaces du FLNC ne doivent pas être prises à la légère. Le 7 décembre, le FLNC-UC (Union des Combattants) revendiquait une vingtaine d’explosions qui avaient endommagé 26 résidences secondaires sur l’île. Et le 25 mai dernier, le bâtiment du Groupement d’intervention régional (GIR) de Corse a été visé par un attentat dans la nuit. Si sur les lieux, aucune inscription ni revendication n’a été retrouvée, le parquet anti-terroriste de Paris, saisi de l’enquête a confié les investigations à la direction régionale de la police judiciaire d’Ajaccio.

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