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D-Day: ces produits insolites importés par les Américains

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A la Libération, les Américains offrent à la France une aide financière pour l’aider à se reconstruire après plusieurs années de guerre. L’accord de Blum-Byrnes est signé le 28 mai 1946 entre le secrétaire d’Etat américain James Byrnes et les Français Léon Blum et Jean Monnet. Cet accord prévoit l’annulation d’une partie de la dette française envers les Etats-Unis et l’octroi d’une nouvelle aide financière.

Cet accord implique également la fin du régime d’interdiction de la diffusion de films américains en France imposé en 1939. La porte est ouverte à l’American Way of Life.

Les Américains deviennent les véritables coqueluches des Français. Un phénomène qui se poursuivra jusqu’à la fin des années 60 et la guerre du Vietnam. Entre-temps, le mode de vie américain a le temps de se trouver une place en France, bénéficiant de l’installation de soldats US dans de nombreuses bases françaises, à Châteauroux, Laon, Evreux, Chaumont, Etain ou encore Toul.

Sur ces bases, des épiceries spécialisées assurent aux familles des soldats leur ravitaillement en produits américains. Dans les étals de ces épiceries, communément appelées les PX, on trouve alors des produits jusqu’ici inconnus des Français. Café lyophilisé, chocolat au lait, collants en nylon, autant de produits devenus communs pour tous les Français mais qui un jour pourtant, ont été « exotiques ».

Coca Cola, la boisson officielle du Débarquement

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« Chaque Américain portant l’uniforme pourra, où qu’il soit dans le monde et quoiqu’il en coûte à la firme, se procurer du Coca pour 5 cents la bouteille ». En 1941, le PDG de l’entreprise Coca Cola, Robert Woodruff lance ce message patriotique à l’adresse de tous les soldats américains récemment entrés en guerre.

L’année suivante, l’administration Roosevelt donne à l’entreprise américaine le statut de « fournisseur de guerre ». A ce titre, Coca Cola n’est plus assujettie aux restrictions de la guerre, notamment en sucre.

En 1943, quelques mois avant le débarquement, la firme d’Atlanta ouvre une dizaines d’usines supplémentaires d’embouteillages, en Algérie, afin de tenir parole et de toujours mieux approvisionner les soldats

Les bas en nylon, cadeaux des GI’s pour les Françaises

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Les bas en nylon vont rapidement révolutionner le quotidien des Américaines. C’est en 1939 que les premières paires sont commercialisées.

Vendus aux Etats-Unis sous le nom de « bas en soie synthétiques », les bas en nylon provoquent un véritable engouement tant cette nouvelle matière solide et qui promet à toutes les femmes de ne pas filer révolutionne la mode américaine. La première année de commercialisation de ce nouveau produit permet l’écoulement de pas moins de 64 millions de paires de bas.

Lorsque les Etats-Unis entrent en guerre, la production de bas en nylon doit être interrompue, le nylon étant alors réservé pour la fabrique de parachutes et de pneus de bombardiers.

Mais lorsque les Américains victorieux défilent en France, à la Libération, ils n’oublient pas alors ces fameux bas en nylon qu’ils distribuent aux Françaises venues les acclamer. Un accessoire immédiatement adopté.

Nescafé, le miraculé de la Seconde Guerre mondiale

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Depuis le début des années 40, le café lyophilisé lancé par Nescafé tente de se faire une place, sans succès, sur le marché français. Nul ne prédit alors un grand avenir à cette étrange boisson. Pourtant, une nouvelle impulsion va être donnée au produit grâce aux Américains.

L’histoire de Nescafé démarre en 1930. Cette année-là, le gouvernement brésilien demande à l’entreprise suisse Nestlé de créer des « cubes de café » qui, additionnés à de l’eau chaude, permettraient d’obtenir un café instantané.

Huit ans plus tard, la mission est accomplie. Nestlé crée Nescafé, un café sous forme de poudre, et non plus de cubes.

C’est durant la Seconde Guerre mondiale et alors que la poudre de Nestlé est devenue la boisson de base des soldats américains, que la popularité de ce café prend véritablement son envol.

L’US Air Force apporte les lunettes de soleil à la France

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Les lunettes de soleil sont devenues, en quelques décennies, l’accessoire indispensable pour chaque été. Encouragé par les médecins, diversifiés par les nombreuses marques qui en fabriquent, les lunettes de soleil sont un accessoire de mode qui n’est pourtant pas si vieux en France.

En 1933, l’US Air Force commande auprès du fabriquant de lunettes allemand Bausch & Lomb, un modèle qui permette à ses pilotes d’être protégés des rayons du soleil. Dès 1936, le modèle Aviator est né. Depuis, ces lunettes sont devenues le produit star de la marque Ray-Ban (contraction de Ray-Banner : « bannir les rayons du soleil »), née l’année suivante.

Immédiatement adoptées par les pilotes de l’US Air Force, les « Ray-Ban », et plus généralement les lunettes de soleil, font leur apparition en France à la Libération.

Hershey’s, la révélation des ménages français

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S’il a aujourd’hui sa place dans toutes les cuisines françaises, le chocolat au lait était encore inconnu des Français il y a quelques dizaines d’années.

Ce sont en effet les soldats américains qui ont permis aux Français de connaître cette recette. A l’origine de cette découverte : la chocolaterie Hershey’s. Entre 1941 et 1945, Hershey’s s’engage à mettre une barre chocolatée dans les rations de chaque soldat.

Le chocolat au lait est très vite adopté par les ménages français et, aujourd’hui, l’entreprise américaine se charge de la fabrication des célèbres Smarties et Kit Kat pour la société Nestlé.

Zippo, tout un symbole

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S’il est un objet devenu emblématique dans les rangs des militaires, c’est bien le Zippo. Depuis 1943, et ce jusqu’à la fin de la guerre, Zippo Manufacturing Company se charge d’approvisionner les soldats en briquets. La production de la firme est alors exclusivement destinée aux soldats américains.

Puisque les matériaux nécessaires à sa fabrication traditionelle sont reservés à d’autres fins, les Zippo de cette époque sont alors fabriqués en acier et non plus en laiton et en chrome.

Recouvert d’une simple couche de peinture noire qui devient craquelée après la cuisson, il entre dans l’histoire sous le nom de « Black Crackle Finish ».

Populaire pendant la guerre tant chaque uniforme ne paraît complet que lorsque le soldat est muni de son Zippo qu’il personnalise en gravant une date, un dessin, un message sur sa coque, il est aussi rapidement adopté par les Français.

Mars, barre chocolatée du Débarquement

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Pour les accompagner au cours des combats, les soldats américains ont pu compter sur la fidélité d’une barre chocolatée qui a, depuis, élue domicile en France.

La barre Mars fait son apparition dans l’hexagone sur les plages de Normandie, en 1944, dans les sacs des GI’s.

Avant la guerre, le chocolat ne se vend guère qu’en tablettes dans les épiceries. Le concept de barre chocolatée fait alors son apparition mais ne sera commercialisé que quelques années plus tard, en 1951.

Le blue jean à l’assaut des garde-robes françaises

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Aux Etats-Unis, le « blue jean » entre vite dans les mœurs. Popularisé par les chercheurs d’or californiens, qui trouve dans ce pantalon un habit de travail fonctionnel, il est rapidement adopté par toutes les classes de la population américaine. Femmes, étudiants, le jean fait partie intégrante du paysage vestimentaire américain.

Mais ce n’est qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale que cette mode vient envahir l’Europe. Porté par les GI’s, le blue jean est commercialisé dans les stocks américains. Il est vendu plus cher qu’aux Etats-Unis mais parvient néanmoins à se faire une place de choix dans le monde de la mode.

Dans les années 50, les stars du cinéma hollywoodien, comme Jales Dean, Marlon Brando ou Marylin Monroe achèvent de donner au jean son aspect incontournable dans la garde-robe des Français.

Le chewing-gum, l’autre arme des GI’s

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Le groupe Philip Wrigley a déjà 47 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale fait rage. A cette époque, mâcher du chewing-gum est alors un geste banal aux Etats-Unis.

En France, il est tout à fait inconnu et c’est l’arrivée des Américains qui va le populariser. En effet, dès l’entrée des Etats-Unis en guerre, en 1941, la firme Philip Wrigley décide qua la production de ses usines de chewing-gums, qui produit les bien connus Spearmint, Doublemint et Juicy Fruit, sera exclusivement destinée aux combattants américains.

Dans l’armée américaine, mâcher du chewing-gum est en effet considéré comme un geste qui réduit le stress et permet une meilleure concentration.

Les rasoirs Gillette font leur apparition en Europe

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La marque Gillette est déjà bien connue des Américains lorsque démarre la Seconde Guerre mondiale. Déjà, quelques années plus tôt et alors que les Américains se lançaient dans la Première Guerre mondiale, les autorités avaient décidé de fournir à chaque soldat un nécessaire de rasage de la marque Gillette qui, au-delà d’une simple question d’hygiène, permet au soldat de se raser et ainsi de porter plus facilement son masque à gaz. A cette époque, le gouvernement américain a commandé 3,5 millions de rasoirs et 36 millions de lames à la firme.

Sur les plages du Débarquement, les Américains sont toujours accompagnés par ces célèbres lames de rasoir qu’ils font connaître aux Français après la Libération.

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