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Idées

Des armes chimiques en Syrie, et après?

06.06.2013 par La Rédaction
Des armes chimiques en Syrie, et après?

Les Occidentaux sont formels, du gaz sarin a été utilisé par l’armée de Bachar al-Assad contre son peuple. Mis à part quelques gesticulations suplémentaires comme à leur habitude depuis deux ans, ils ne semblent pas prêts à grand chose…

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Cela fait maintenant plus de deux ans que les Occidentaux prévoient la chute de Bachar al-Assad pour demain… Revenir sur deux ans de conflit serait fastidieux, mais une chose est sûre, depuis l’origine de la révolte du peuple Syrien, les cartes et les camps ont été largement brouillés.

L’opinion syrienne change de camp

Contre toute sagesse et en dépit de nombreux témoignages de terrain, la diplomatie française a gardé un seul cap : Bachar doit tomber, quelles que soient les conséquences.

C’est en tous cas comme cela qu’il est possible d’interpréter sans trop de risque une récente étude de l’OTAN, révélée par le site Worlddtribune.com le 31 mai dernier. Elle annonce que 70% de la population syrienne soutient désormais Bachar el-Assad, 20% est sans opinion quand 10% soutient les rebelles.

Il ne s’agit sans doute pas d’un revirement total d’une population qui se révolte depuis 2011 contre son dictateur, mais d’un peu de réalisme. Ils préfèrent apparemment la liberté de vivre et de vivre ensemble, à la liberté totale d’expression – effectivement malmenée par le régime de Bachar, et avant lui son père. Comment ne pas les comprendre, eux qui ont sous les yeux l’exemple dramatique de leurs voisins irakiens. Ces derniers sont les spectateurs impuissants d’affrontements entre groupuscules islamistes et finissent par regretter un Saddam Hussein certes injuste avec la totalité de son peuple mais qui permettait aux Irakiens, dans leur malheur, de vivre ensemble sans trop de difficultés.

Syriens et Occidentaux : deux combats

Alors nous sommes sans doute bien intentionnés avec notre idéal démocratique mais les Syriens n’en sont pas là. En effet, la réalité est complexe sur le terrain et cela fait bien longtemps que nos diplomates sont les seuls à croire encore que se joue en Syrie une lutte entre un peuple aux aspirations démocrates et un régime sanguinaire. Il est vrai que le le régime de Bachar a tardé à faire les réformes dont le peuple avait besoin, mais c’est aussi par lui que sont arrivées de nombreuses ouvertures après 30 années d’un régime nationaliste laïc tenu d’une main de fer par son père.

Après des mois d’initiatives absurdes telle que la reconnaissance d’une coalition nationale syrienne ne représentant que quelques hommes qui l’avaient créée à Doha le 11 novembre dernier ; après deux ans de soutien aux rebelles – sans doute démocrates et ardents défenseurs des droits de l’homme – qui mettent en ligne par ailleurs des vidéos dans lesquelles ils égorgent ou fusillent des présumés soutiens de Bachar al-Assad ; après des mois de dénonciations de Syriens ralliés à Bachar al-Assad suite aux appels au meurtre des infidèles depuis les minarets de leurs villes : un nouvel ultimatum est lancé contre Bachar, une « ligne rouge » à ne pas franchir sous peine d’une intervention occidentale : la détention d’armes chimiques.

Après tout cela, l’Union Européenne lève l’embargo sur l’envoi possible d’armes aux rebelles syriens.

Qu’est ce qu’on attend ?

Miracle. Deux journalistes du Monde, mus en agents secrets pour l’occasion, reviennent avec des échantillons prouvant formellement l’usage de gaz sarin. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères est lui aussi formel : le gaz a été utilisé, la chaîne a été remontée : les tirs sont ceux de l’armée de Bachar.

Alors soyons crédules. D’accord il y a eu des armes chimiques, d’accord c’est Bachar lui-même qui les a envoyées sur le peuple… Par conséquent, que décide t-on ?

Car enfin, si Bachar est vraiment insupportable à leurs yeux, si les trop nombreux morts quotidiens les rendent malades, si chaque jour ils trouvent une nouvelle ligne à ne pas franchir et qu’enfin est franchie celle que Barack Obama et François Hollande appelaient de chœur « la ligne infranchissable »… qu’est ce qu’on attend ?

En août 2012, François Hollande affirmait que le recours aux armes chimiques serait une « cause légitime d’intervention directe »… mais qu’est ce qu’on attend ?

S’il faut tout préférer à une dictature, même un bain de sang syrien provoqué par des djihadistes venus du monde entier… qu’est ce qu’on attend ?

Oui mais…

Ah oui mais… « Nous ne pouvons agir que dans le cadre de la légalité internationale », soulignait François Hollande mercredi dernier.

Ah oui mais… La France se retrouverait en face de Bachar al-Assad, l’Iran, la Russie, la Chine. Seule, c’est un projet un peu ambitieux.

Ah oui mais finalement Barack Obama attend davantage de preuves… 94 000 morts ne suffisent donc pas pour ce dernier, élu pour quitter les théâtres d’opérations afghans et irakiens… Il n’est sans doute pas prêt à réinvestir son pays dans un nouveau bourbier.

Ah oui mais… il y aura peut-être dans quelques semaines une conférence de paix sur la Syrie à l’initiative de Washington et Moscou. Il ne faudrait pas la gâcher.

Pour les minorités, la mort ou la fuite

Bref, les syriens peuvent bien continuer à mourir et à se rallier à Bachar faute de mieux pour échapper à l’égorgement ou à l’islamisme le plus radical, les Occidentaux maintiennent le cap : ils dénoncent.

Au lieu de gesticuler régulièrement en pointant du doigt les horreurs d’une guerre interminable, il s’agirait peut-être de faire preuve de réalisme et de reconnaître que la révolte à pris un tournant qui ne laisse envisager aucune démocratie. « L’irakisation » de la Syrie est désormais évidente et toutes les minorités confondues n’attendent plus que la mort ou la fuite, tandis que les rebelles n’attendent pas tant la chute de Bachar que l’instauration de la charia islamique… Il s’agirait d’user de toute notre énergie et de tout notre poids diplomatique pour instaurer une solution politique avec le régime syrien.

Et s’il est trop difficile de reconnaître tout cela, il suffirait peut-être d’avouer que le but de cet engagement diplomatique est tout autre que la précieuse vie de tous ces Syriens…

La Rédaction


Armes Bachar-el-Assad Barack Obama chimique François Hollande Laurent Fabius Rebelles Syrie
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