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Deux mois plus tard, la Centrafrique ne se remet pas de son coup d’Etat

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En fuite depuis qu’il a été évincé du pouvoir par la rébellion du Seleka, l’ancien président centrafricain François Bozizé peine à se faire oublier de son peuple. Accablé par deux mandats d’arrêts internationaux, François Bozizé se cache désormais sur le continent africain et personne n’est vraiment sûr de savoir où il a choisi d’élire domicile.

François Bozizé brouille les pistes en Afrique

Quand certains le croient au Kenya, d’autres le disent en Afrique du Sud ou encore au Bénin. D’autres encore l’on bel et bien vu au Cameroun, ce dimanche 2 juin, alors qu’il embarquait incognito dans un avion de la compagnie kenyane.

Pourtant, la destination finale de ce vol, elle, n’a pas filtré et encore aujourd’hui, le président déchu parvient à garder le mystère entier. Il serait désormais en quête d’un nouveau pays d’accueil pour échapper à la justice de son pays comme à la Cour pénale internationale. En République Centrafricaine, François Bozizé est accusé de 22 assassinats, 53 arrestations et séquestrations arbitraires, 3 823 destructions et incendies de maisons d’habitation, 119 exécutions arbitraires.

Les experts estiment désormais que le président pourrait trouver refuge en Afrique du Sud, pays allié qui a tenté de protéger le président et son entourage lors du coup d’Etat du 24 mars dernier, ou encore au Bénin où le président Boni Yayi a été pressé par la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (Ceeac) d’accorder l’asile à son ancien homologue.

Vers la formation d’un nouveau gouvernement

Sur le terrain, l’instabilité règne toujours et les autorités comptent désormais sur la formation d’un nouveau gouvernement pour imposer de nouveau l’ordre dans le pays.

Alors qu’il était à Brazzaville le 6 juin, le Premier ministre de transition, Nicolas Tiangaye a déclaré que la nouvelle équipe gouvernementale serait connue dès « la semaine prochaine ».

« Cette équipe va être connue la semaine prochaine et elle sera représentative des entités signataires de l’accord de Libreville du 11 janvier 2013. En aucune manière, la plainte contre l’ancien président François Bozizé ne va empiéter sur cette volonté de constitution d’un gouvernement d’union nationale », a encore déclaré le Premier ministre, à l’issue d’un entretien avec le président congolais, Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise en RCA.

Quelques jours auparavant, le président de transition Michel Djotodia avait déjà annoncé la formation de ce gouvernement et le début des consultations en ce sens.

« Il va falloir mettre en place un nouveau gouvernement et c’est ce à quoi s’attèle le Premier ministre, Nicolas Tiangaye, qui a entrepris les consultations. Ce gouvernement tiendra compte de toutes les entités du pays », a-t-il déclaré à la presse le 1er juin dernier.

La Justice devra suivre son cours

Un gouvernement d’union nationale devrait donc voir le jour et selon les règles établies, il devrait réunir dans une même équipe des partisans de l’ancien président en fuite et des membres de la coalition putschiste.

Selon les déclarations de Nicolas Tiangaye, les infractions commises par le président comme par son entourage ne seront pour autant oubliées. La justice devra faire son travail de manière indépendante sans jamais entrer dans le jeu politique.

« Je crois que les poursuites engagées devant les juridictions nationales et internationales ne peuvent pas compromettre la mise en place d’un gouvernement d’union nationale », a-t-il déclaré.

Pendant que l’ancien président poursuit son périple à travers le continent africain et que les nouvelles autorités tentent de se mettre en place, la situation reste toujours très sensible en République Centrafricaine où malgré les appels au retour au calme et les promesses d’une nouvelle stabilité gouvernementale, la population continue de souffrir de nombreuses exactions et pillages. Les viols et les meurtres sont le triste quotidien du pays depuis que la Seleka a pris le pouvoir par la force.

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