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Dissuasion nucléaire: de nombreuses failles de sécurité à l’Ile-Longue

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Une enquête exclusive d’Hervé Chambonnière à lire dans le Télégramme de ce mardi met à jour des « failles de sécurité aussi surprenantes qu’inquiétantes » à la base de sous-marins nucléaires de l’Ile Longue. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a d’ores et déjà demandé une « enquête approfondie sur la sécurité » du site, a annoncé mardi à l’AFP son entourage. Il « confie à l’inspection générale des armées une enquête approfondie sur la sécurité terrestre, maritime et aérienne de l’Ile Longue », a-t-on appris dans la journée.

Aucun système de contrôle biométrique

« Il n’y a aucun système de contrôle biométrique, qui offre pourtant une incomparable garantie d’authentification grâce à la reconnaissance digitale et/ou de l’iris de l’œil », explique Hervé Chambonnière. L’identification des personnels autorisés à pénétrer dans les installations « s’effectue au moyen de badges nominatifs équipés d’une simple bande magnétique (très facilement copiable) et d’une photo. » Et d’ajouter : « Ces badges ne permettent pas non plus de tracer leurs porteurs, notamment de savoir s’ils ont bien quitté la base en fin de journée. » *

[image:2,s]« Alors que le site est en travaux depuis 2006 (aménagements liés au nouveau missile M51), pourquoi les nombreux camions-bennes et toupies qui y pénètrent, et qui peuvent cacher de grandes quantités d’explosifs ou de nombreuses personnes, ne sont-ils pas systématiquement inspectés, comme nous l’avons constaté à plusieurs reprises à l’entrée de la base ? » demande le journaliste.

Gendarmes débutants, très jeunes, peu formés

« À noter, également, l’absence de chicane devant l’entrée de la base et dans la base. Impossible d’empêcher un camion piégé de parvenir jusqu’à la ‘cathédrale’, principal sas d’accès au cœur du site, où plusieurs centaines de personnes se pressent aux heures de pointe », peut-on lire dans le quotidien qui relève aussi qu’ « une bonne partie des 115 gendarmes maritimes » affectés à la surveillance « sont gendarmes adjoints volontaires, donc débutants, très jeunes, peu formés (…) et peu payés. Par ailleurs, un seul canot pneumatique, sous-motorisé, avec trois à six personnels à bord, est disponible pour intercepter sur-le-champ toute intrusion maritime. »

Preuve à l’appui : « En juin 2012, deux individus présentant un ‘badge noir’ – sésame délivré à une dizaine de personnes dispensées de contrôle – sont entrés dans la base et sont parvenus jusqu’à un sous-marin, sur lequel ils ont matérialisé un engin explosif », souligne le journaliste. « Les mêmes individus ont réussi à ressortir de la base sans être inquiétés », cependant il « s’agissait, heureusement, d’un test de sécurité, probablement mené par des commandos Marine de Lorient. » Expérience tout de même très inquiétante…

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