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En Californie, Barack Obama et Xi Jinping cherchent plus de proximité

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Achevant une visite au Mexique, le président chinois passera la frontière et se rend en Californie, le 7 juin. A cette occasion, Xi Jinping s’entretiendra avec son homologue américain Barack Obama qui espère pouvoir mieux connaître le nouveau leader chinois loin des grands sommets internationaux.

Une amitié sino-américaine en Californie

Au programme de ces deux jours : cybersécurité, Corée du Nord et partenariats commerciaux. Les deux présidents devraient se rencontrer pès de Palm Spring lors d’un sommet moins formel qui devrait leur accorder plus de temps pour mieux se connaître, explique ainsi Michael Austin, de l’Institut de l’entreprise américaine, situé à Washington.

« Ce que veulent les deux dirigeants, c’est sortir du cadre formel et des grandes réunions internationales pour s’asseoir et prendre le temps de parler à cœur ouvert » déclare l’expert pour le journal Voice of America.

Les atouts chinois en cybersécurité

Pourtant, malgré la volonté des deux hommes de créer une entente dite amicale, les dossiers polémiques viendront forcément jeter de l’ombre sur leurs réunions. Ainsi, plusieurs responsables américains estiment que les deux hommes devraient se confronter les accusations américaines selon lesquelles la Chine volerait des informations commerciales sensibles à certaines entreprises américaines, agences du gouvernement et forces armées. Jusqu’à présent, la Chine a toujours nié avoir commandé à son armée une mission de cyber-hacking.

Cette réunion intervient quelques jours après l’instauration de rencontres bilatérales régulières entre les deux pays axées sur la cybersécurité et l’espionnage.

La première rencontre devrait se dérouler dans le courant du mois de juillet, devrait dans un premier temps se concentrer sur le vol de la propriété intellectuelle des entreprises américaines.

Le 1er juin, le chef du Pentagone, Chuck Hagel, lors d’un sommet à Singapour, a accusé Pékin de se livrer à l’espionnage informatique, confirmant ainsi un récent rapport du Pentagone incriminant des cyberattaques venues de Chine contre les programme de défense du gouvernement américain.

La Chine doit respecter les règles

La Maison Blanche souhaite jouer carte sur table avec la Chine dans cette guerre commerciale qui a déjà fait l’objet de plusieurs plaintes auprès de l’Organisation mondiale du commerce.

Le sujet intervient dans un contexte tendu car le déficit commercial américain a largement chuté en avril, notamment à cause de la Chine. Pour le mois d’avril, le déficit a augmenté de 34,6% pour atteindre 24,1 milliards de dollars. Les importations chinoises ont augmenté de 21,2% alors que les exportations américaines vers la Chine ont baissé de 4,2%.

A l’origine de cette baisse, le propre déficit commercial de Pékin qui, accentué par le ralentissement de la croissance, incite la Chine à importer et exporter plus.

Face à ces chiffres, l’alliance manufacturière américaine (AAM), principal groupe de défense des intérêts industriels du pays, a estimé que ce déséquilibre de plus en plus flagrant pouvait rendre « difficile » la mise en place d’un réel « partenariat » avec les Chinois.

Quelques jours plus tôt, le même organisme avait déjà envoyé une lettre au président américain affirmant que « les Américains perdaient patience face au refus de la Chine de respecter les règles. »

Encombrante Corée du Nord

La Corée du Nord est l’historique partenaire de la Chine. Cette dernière semble avoir du mal depuis quelques mois à contenir son allié. Chine et Etats-Unis semblent sur la même longueur d’ondes et sont tous deux préoccupés par les récentes et nombreuses menaces nucléaires de Kim Jong-un.

Cependant, à la veille de la rencontre entre les deux présidents, la Corée du Nord a commencé à montrer quelques signes d’apaisement envers son voisin du sud et a affirmé être en mesure de reprendre les négociations.

« Le timing de cette proposition n’est pas anodin », explique ainsi Olivier Guillard, spécialiste de l’Asie à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) interrogé par TF1. « Elle intervient la veille de la rencontre aux Etats-Unis entre Barack Obama et son nouveau homologue chinois Xi Jinping. » 

Mais face à ce revirement soudain, Chinois et Américains se garderont bien de relâcher la pression contre le régime nord-coréen, facilement enclin à relancer les hostilités.

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