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EN DIRECT – «Free Amina»: quel verdict pour les Femen à Tunis?

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« Free Amina »

Les trois militantes, deux Françaises et une Allemande, ont été arrêtées le 29 mai dernier à Tunis après avoir manifesté seins nus devant le tribunal pour soutenir Amina Tyler, une militante Tunisienne détenue pour le port illégal d’un spray lacrymogène. Les militantes avaient scandé des slogans tels que «Free Amina ! » devant une foule de journalistes, avant d’être interceptées par la police tunisienne.

Un délit passible de six mois de prison ferme

L’attentat à la pudeur en Tunisie est passible de six mois de prison ferme. « On reproche aux Femen d’avoir commis un acte de débauche or l’infraction n’est pas constituée ni matériellement ni intellectuellement. Leur corps n’est pas un objet d’exhibition pour séduire mais un message politique […] qui est contraire à la débauche », a indiqué Maître Patrick Klugman, l’avocat des Femen venu de France, lors de la première audience du procès, le 5 juin dernier. 

Amina, interpellée le 19 mai à Kairouan après avoir tagué « Femen » sur un muret proche d’un cimetière, risque quant à elle six mois de prison pour détention d’un spray d’auto-défense, ainsi que deux ans d’emprionnement pour profanation de cimetière.

« La dérive répressive et dictatoriale des autorités tunisiennes »

Sur leur page Facebook, les Femen ont condamné la « dérive répressive et dictatoriale des autorités tunisiennes. » En guise de soutien, les membres du groupe contestataire ont appelé à la mobilisation, mardi 11 juin, devant l’ambassade de Tunisie à Paris. Pour elles « manifester pacifiquement pour une cause, celle des droits des femmes tunisiennes en l’occurrence, ne doit en aucun cas conduire en prison. »

« Solidaires, les associations et organisations signataires condamnent leur maintien en prison, le report de leurs procès et l’aggravation des chefs d’accusation qui pèsent sur elles, porte ouverte à des peines beaucoup plus lourdes », ont déclaré les Femen sur Facebook, avant d’exhorter Laurent Fabius et la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, à tout mettre en œuvre pour la libération des Femen et de s’assurer « qu’Amina vienne poursuivre ses études en France, comme elle le souhaite. »

Cette « démarche peut visuellement choquer »

Interrogée sur France Info, la mère de Pauline, l’une des trois Femen arrêtée à Tunis, a reconnu que leur « démarche [pouvait] visuellement choquer. » Mais pour elle, cette action « n’est pas contre les Tunisiens » : c’est une démarche pour « l’égalité des droits entre les hommes et les femmes », explique-t-elle tout en admettant que le débat doit tout de même rester « ouvert sur la méthode » des activités.

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