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Espagne: les initiatives citoyennes, des remparts contre la crise?

10.06.2013 par La Rédaction

C’est dans l’une des villes les plus frappées par la crise, qu’un groupe de journalistes a eu l’idée de développer des «Routes citoyennes» afin de dévoiler le «visage d’une autre Valence». Dans un bus, une cinquantaine de personnes sillonnent la ville à la recherche d’initiatives solidaires, traduisant ce sentiment de solidarité qui s’est renforcé depuis le début de la crise. Miguel Angel Ferris, journaliste et coordinateur de ces «Routes citoyennes» revient sur le concept de ces excursions originales.

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JOL Press : Dans quel contexte est né ce «tourisme positif» ?
 

Miguel Ángel Ferrís: Tout a commencé avec la « ruta del despilfarro » (« la route du gaspillage »), des balades lancées par un groupe de journalistes dans le but de dénoncer des scandales politiques, la corruption, le gaspillage, et les coupes drastiques du gouvernement dans les services publics. Nous voulions que les gens comprennent la situation actuelle en Espagne, comment nous étions passés du mirage espagnol à la crise, en les impliquant avec des expériences personnelles, et non en lisant les informations dans les journaux ou à la télé.

Depuis le début de la crise, il y a une plus grande participation citoyenne. C’est ce que nous avons voulu montrer avec les « routes citoyennes de Valence », sur le thème des initiatives solidaires qui ont émergé avec la crise. A travers ces balades, nous abordons l’abandon du patrimoine culturel de la ville, mais aussi la disparition de la multi culturalité. Avec la « Ruta de Valencia en positivo » (« Les routes de Valence en positif), nous présentons aux gens toutes les alternatives qui ont émergé aux quatre coins de la ville. En ce moment,  nous nous penchons sur la possibilité de créer une route sur le thème de l’environnement, en compagnie d’écologistes.

JOL Press : Qui participe à ces balades ?
 

Miguel Ángel Ferrís: C’est assez varié. Il y a des parents qui viennent avec leurs enfants  pour qu’ils comprennent la situation en Espagne. Il y a aussi des grand-mères républicaines qui ont connu le franquisme et la dictature et qui ont l’impression aujourd’hui de revivre une situation très similaire. Il y a également beaucoup d’étudiants et de fonctionnaires. Contrairement à ce que nous pensions, il y a très peu de militants politiques qui participent à ces balades.

JOL Press : Croyez-vous que le concept de ces balades se développe dans d’autres pays frappés par la crise ?
 

Miguel Ángel Ferrís:  Ce que je peux vous dire c’est que la « route du gaspillage » a été lancée dans deux autres villes gouvernées par la droite en Espagne : Malaga et a Valladolid.

Notre projet a été relayé dans les médias : notamment dans la presse étrangère, en Belgique, au Royaume-Uni et en France.  J’ai entendu dire qu’à  Prague, une balade de ce type avait été crée autour des domiciles des politiciens corrompus. En Espagne, nous n’aurions pas assez suffisamment de temps pour visiter tous les domiciles des politiciens qui ont volé de l’argent…

JOL Press : Comment la crise se traduit-elle au quotidien en Espagne ?
 

Miguel Ángel Ferrís: Les gens s’organisent comme ils peuvent en attendant le prochain processus électoral. Ils attendent une opportunité pour un changement radical. Beaucoup d’Espagnols se mobilisent au sein du mouvement du 15-M. Dans tous les quartiers de Valence, on assiste à l’émergence d’initiatives solidaires. N’ayant pas de soutien de la part des institutions politiques pour financer nos projets, nous avons appris à nos débrouiller tous seuls. A côté de cette mobilisation, on sent qu’il y a aussi une grande frustration…

Il y a aussi tout ce phénomène d’exil…Ici, tout le monde connaît quelqu’un qui veut partir pour Londres, ou pour l’Allemagne. Les politiques du parti populaire expliquent qu’ils ne peuvent pas faire autrement que mener une politique de rigueur. Face à ces mesures d’austérité, et ce chômage qui explose, les gens décident de tenter leur chance ailleurs.

JOL Press : Qui sont les plus touchés par la crise ?
 

Miguel Ángel Ferrís: Tout le monde survit en ce moment en Espagne… Les grands-parents  doivent payer la dette, les jeunes sont sans travail, les familles qui avaient épargné leur argent sont ruinés…

JOL Press : Comment se traduit la mobilisation des Espagnols  ?
 

Miguel Ángel Ferrís Gil: L’Espagne est un laboratoire d’alternatives de mouvements sociaux. Le mouvement Indignés regroupe différents collectifs. Je pense que d’autres mouvements vont encore émerger. La situation est explosive…Si le gouvernement ne trouve pas de solution rapidement pour redonner  de l’espoir aux gens, ceux qui ne veulent pas s’exiler, vont laisser exploser leur colère.

Avec la conscience historique de la répression franquiste et de la dictature, les gens savent que les mouvements doivent être majoritaires, massifs et pacifiques. Mais cela dépend du niveau de frustration et de l’espoir concernant le futur. Nous espérons que le gouvernement a un plan alternatif…Beaucoup de gens ici ne comprennent pas comment le parti populaire peut-être si incompétent. Tout le monde ici se demande quand aura lieu cette explosion sociale…C’est difficile a éviter.

JOL Press: La crise a-t-elle multiplié les initiatives solidaires ?
 

Miguel Ángel Ferrís: Oui, c’est un effet collatéral positif  de la crise. Nous assistons à la  création de projets collectifs, mais aussi du renforcement de cette solidarité entre les gens. Il y a aussi une amélioration de l’image des services publics, notamment la santé, l’éducation. Il y avait une sorte de nouveau code moral qui reposait sur l’individualisme, la consommation, et cela a changé avec la crise. Les valeurs des Espagnols ont changé : beaucoup se tournent désormais vers l’idée d’une démocratie participative en Espagne.

Propos recueillis par Louise Michel D.

La Rédaction


Balade citoyenne Corruption Crise économique Espagne Gaspillage solidarité Valence
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