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G8: petites chamailleries entre «amis»

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Dans notre édition d’hier, lundi 17 juin, notre « Question du Jour » portait sur l’utilité d’un G8 : à quoi sert donc le G8 ?

Globalement peu convaincus, ressentant l’anachronisme croissant du déplacement en même lieu d’un tel aéropage, nous avions tenté d’avancer plusieurs hypothèses et, notamment, celle de l’importance d’un contact physique, direct, régulier entre «  maîtres du monde ».

A Lough Erne en Irlande du Nord, pour être physique, le contact aura été physique et, ainsi, il nous a fourni une réponse à notre question d’hier : à quoi sert un G8 ? A se chamailler – de manière plus ou moins diplomatique -, à étaler en public des désaccords profonds, à gonfler les muscles…

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A cet exercice, deux « couples » se sont surpassés dès le premier jour du sommet : François Hollande et José Manuel Barroso d’une part, Barack Obama et Vladimir Poutine de l’autre…

Exception culturelle, exception culturelle… Hollande vs Barroso

Premier round. Lundi 17 juin, José Manuel Barroso, a violemment critiqué la volonté de la France de ne pas inclure le secteur audiovisuel dans le mandat de négociations commerciales avec les États-Unis. « Cela fait partie de ce programme antimondialisation que je considère comme totalement réactionnaire », lance le président de la Commission européenne dans un entretien à l’International Herald tribune.

Deuxième round. Au cours d’une conférence de presse. François Hollande affirme ne pas croire que José Manuel Barroso ait pu prononcer de tels propos. On imagine la teneur de, leurs échanges en privé… Le président de la Commission n’était pas – on le savait déjà – le candidat favori de Paris à sa propre succession après les élections européennes de 2014. On peut imaginer, désormais, que son sort est réglé – sauf en cas de déferlante conservatrice lors de ce prochain scrutin.

Est-ce réactionnaire que de prétendre que les biens culturels doivent bénéficier d’un traitement exceptionnel dans le cadre de négociations commerciales, et, au-delà, dans l’organisation des échanges commerciaux à l’échelle mondiale ? Si c’est le cas, l’ensemble de la classe politique française, unanime, à défendre la position du gouvernement est réactionnaire…

Mais, réactionnaire, est-ce forcément un gros mot ? Réactionnaire pour réaction, pour réagir contre un état de fait, un mouvement jugé inopportun, voire dangereux. Aujourd’hui, la France ne prétend revenir sur la dimension industrielle de la culture, elle affirme juste qu’une certaine diversité doit être préservée et que, pour cela, il convient de mettre d’être frein à l’application pure et simple des règles du marché, à la libéralisation et à la déréglementation excessives du secteur. En absence de réaction, dans le pire scénario ne courrait-on pas le risque de ne voir, par exemple, le nombre de films produits diminuer drastiquement au profit des seules superproductions hollywoodiennes ? Sans doute et c’est précisément le risque qu’ont évoqué les cinéastes Georges Lucas et Steven Spielberg, deux réactionnaires devant l’Éternel.

José Manuel Barroso s’est trompé. Il a réagi sans doute trop vertement. Prochaine rencontre : la semaine prochaine pour le Conseil européen à Bruxelles…

Le Yankee contre le Russkoff…

Quant au second match de cette première journée, il se passe de tout commentaire. Les images suffiront…

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Barack Obama et Vladimir Poutine venait de parler Syrie. Le risque est grand de voir leur désaccord se régler sur le « ring », quelque part entre Homs, Alep et Damas.

Prochain « meeting » à l’automne à Moscou pour le G20…

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