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Grèce: vers une sortie de crise de tous les dangers

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Une œuvre dramatique, dans la plus pure tradition classique, que l’histoire de la Grèce au cours des cinq dernières années.

Ô funeste destin que celui des Grecs ordinaires. Des Grecs ordinaires, trahis par l’incurie de générations de responsables politiques, malmenés par des étrangers, troïka d’envoyés de Bruxelles, Francfort et Washington ou bienfaiteurs pékinois et moscovites… Des Grecs ordinaires exposés, sans la moindre armure, à  l’épée de Damoclès du chômage et de la misère. Tous les ressorts d’une tragédie « à l’antique » avec, en prime, quelques scènes (tragi-)comiques, du burlesque – avec la démission du Premier ministre socialiste, Georges Papandréou, à l’automne 2011 – ou l’absurde – quand on songe au sort enviable de rares privilégiés, armateurs notamment…

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Depuis 18 mois, la rédaction de JOL Press a parfois – souvent même -, sans plaisir mais en conscience, joint sa voix au chœur fourni des adeptes de Cassandre, imaginant, avec eux, les scénarios du pire, annonçant une sortie de l’euro et agitant même le spectre d’une issue militaire.

Acte Cinq

De son drame, la Grèce en crise aborderait le cinquième et dernier acte. Si le suspense reste entier, si l’issue demeure des plus incertaines, le pire n’est pas toujours le plus probable et les Grecs pourraient, une fois de plus, en apporter la preuve…

Au cours du mois dernier, le FMI l’a reconnu – le pays a « parcouru un long chemin » – et, jeudi 30 mai, Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, a confirmé prévoir la reprise en 2014 en zone euro, et en Grèce aussi. A l’approche du premier anniversaire des élections du 17 juin 2012, il faut admettre que le Premier ministre Antonis Samaras, à la tête d’un attelage fragile, sous la pression de tous les populistes, de tous les extrémistes, a tenu bon, aussi bon que possible.

La métamorphose de tous les dangers…

Pourtant, les tragédies ne connaissent pas d’authentiques « happy ending ». Que la Grèce « s’en sorte » – comme il est désormais possible de l’envisager -, elle s’en sortira profondément transformée.

Les formes possibles de cette « métamorphose », nous sommes allés les chercher dans le passé, l’histoire récente et plus ancienne de la Grèce et des Grecs.  les clés de compréhension des mouvements en cours – et tenter d’en anticiper les prochains développements.

L’optimisme serait de retour en Grèce et il faudrait s’en réjouir. Nous nous réjouissons… Nous nous réjouissons sans perdre de vue la jurisprudence de l’Histoire qui montre que, souvent, c’est l’après-crise économique qui, politiquement, peut se révéler le plus périlleux politiquement. Depuis un an, les Grecs ont été tenus éloignés des urnes mais qui sait dans quel état d’esprit ils se trouvent réellement, quelle est la solidité de leurs rancoeurs, dans quelles aventures ils pourraient être prêts à s’engager ?

La réponse viendra, au plus tard, dans un an exactement, à l’occasion des élections européennes. Néo-nazis de l’Aube dorée comme partisans de l’ultra-gauche se frottent déjà les mains… 

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