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Influent Patrick Buisson: pourquoi fascine-t-il tant à droite?

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Réputé pour être à l’origine de la droitisation de l’UMP, l’ancien directeur de l’hebdomadaire d’extrême-droite Minute est détesté par de nombreux membres du parti qui lui reproche son influence et ses positions trop radicales. Lui s’en moque et n’hésite pas à jouer de son influence auprès de ceux qui veulent bien l’entendre.

En guerre contre NKM

Dans un entretien à L’Express, Patrick Buisson n’a pas hésité à réveler ce qu’il pensait de la victoire de Nathalie Kosciusko-Morizet à la primaire pour Paris : « Elle n’est pas la meilleure pour gagner, mais la meilleure pour perdre. Elle n’a strictement aucune chance de reconquérir Paris », explique-t-il. « Mon propos n’est pas idéologique, il est politologique. Pour gagner, il faudrait que la droite aille au-delà de son périmètre sociologique naturel. »

Et d’ajouter : « Avec NKM, la droite restera en deçà. Sa personnalité est trop clivante, trop bling-bling pour ce qui reste des classes moyennes à Paris, trop mariage gay pour l’électorat conservateur de la Manif pour tous, déterminé à la faire battre. Pour ces électeurs, Paris ne vaut pas une abjuration ».

« Je m’étonne qu’à l’issue d’un processus démocratique, certains aient comme première réaction de dire : ce n’est pas celui qu’il fallait », a répondu Nathalie Kosciusko-Morizet, ce mercredi matin au micro de France Inter. « Quand on y réfléchit, ce n’est pas très étonnant. Il y a des gens qui sont d’une tradition politique qui n’aime pas la démocratie ».

La liste est longue de ceux qui cherchent ses conseils

Et pourtant il fut un temps où Nathalie Kosciusko-Morizet s’entretenait avec Patrick Buisson pour évoquer ses ambitions personnelles, révèle ce matin Le Parisien – Aujourd’hui en France. En revanche si la guerre est à présent déclarée entre eux deux, nombreux sont ceux qui cherchent à obtenir les conseils de ce spécialiste de l’opinion française. « Bernard Accoyer m’a proposé de déjeuner ; Roselyne Bachelot de prendre un petit déjeuner ; Rama Yade m’a sollicité pour ne pas être évincée du gouvernement en 2010, puis pour assister à un meeting en 2012 », confie Patrick Buisson à l’Express.

« Je ne mets pas Jean-Pierre Raffarin dans la même catégorie, car j’ai beaucoup travaillé avec lui et il ne porte pas la même vindicte à mon égard. Mais pourquoi tous ces gens n’ont-ils pas parlé pendant la campagne de 2007, ou entre 2007 et 2012 ? Les courtisans d’hier doivent-ils forcément devenir les détracteurs du lendemain ? » Une question que bon nombre de commentateurs se posent aussi.

Encore une influence sur Nicolas Sarkozy ?

Lundi dernier Nicolas Sarkozy emmenait avec lui pour la première fois un ancien ministre pour assister à l’une de ses conférences privées pour la banque Goldman Sachs. Aussi curieux que cela puisse paraître son choix s’est porté sur François Baroin. Or, ce dernier incarne la ligne la plus opposée à celle de Patrick Buisson. Une manière de montrer sa détermination à changer de cap s’il devait se représenter devant les Français ?

« Pensez-vous que Patrick Buisson ait trop influencé Nicolas Sarkozy hier, et influence trop Jean-François Copé aujourd’hui ? » lui demandait un journaliste de l’Express, le 28 mai dernier. « On assure une promotion à quelqu’un qui n’a aucune légitimité, pour parler au nom d’un peuple qu’il n’a jamais rencontré », a alors répondu sans ambages l’ancien ministre de l’Economie. « Je ne connais pas l’état des relations entre ce monsieur et le président Sarkozy ; je crois savoir que cette influence existe à l’intérieur de notre famille. Il vient de l’extrême droite, il a un projet politique, son influence est nocive, nous devons le combattre. C’est la même chose pour ses subordonnés. » Là, au moins, c’est clair.

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