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JOL SOCIAL: Christian Ciganer présente le 1er réseau social pour journalistes

[image:1,l]JOL pour Journalism On Line, c’est son idée. Après avoir lancé JOL Press, le site d’actualité internationale qui interroge le monde, il a imaginé JOL Social. Christian Ciganer répond aux questions de la rédaction.

Vous lancez le 19 juin, à l’occasion du News World Summit organisé à Paris par Global Editors Network, JOL Social. De quoi s’agit ?
 

JOL Social est un réseau social mondial, un réseau social mondial réservé aux journalistes, à des professionnels des différentes disciplines du journalisme.

Ces femmes, ces hommes partagent un même métier, ils partagent aussi des valeurs, une même exigence, une même déontologie, les mêmes réflexes professionnels. Enfin, ils ont, au quotidien, les mêmes besoins.

JOL Social, c’est donc le « Facebook des journalistes »…
 

Évidemment, si je dis « réseau social », vous pensez Facebook, Twitter, Linkedin, Viadeo… Mais ces réseaux sociaux sont soit des réseaux festifs, soit des réseaux vecteurs d’information.

Dans le premier cas, les membres y exposent leurs vies, se mettent en scène et, au mieux, gardent le contact avec leurs amis ou connaissances. Dans le second cas, les membres s’expriment ou partagent de l’information – plus ou moins pertinente -, sans qu’il y ait de véritable interaction entre l’émetteur et le récepteur.   

JOL Social est un réseau social d’une nouvelle génération qui dote le concept de réseau social existant d’une nouvelle finalité et, par là-même, métamorphose l’usage qui peut – et doit – en être fait. Le réseau social n’est plus alors seulement un cadre d’expression, de diffusion mais, véritablement, un lieu de production, un outil multiforme au service de ses membres.

« Un réseau social mondial réservé aux journalistes professionnels », pouvez-vous préciser… A qui est destiné JOL Social ?
 

JOL  Social est un réseau social fermé, un espace exclusif. C’est une plate-forme sécurisée dont il faut pour en devenir membre pouvoir attester d’une pratique professionnelle, principale et régulière, du journalisme.

Selon des estimations, il y aurait, à travers le monde, 900 000 personnes qui, à travers le monde, vivent de l’exercice professionnel d’une pratique journalistique. A l’aube de la grande fusion des médias, aucun support n’est exclu, ni presse papier, ni presse audiovisuelle, ni a fortiori presse Internet.

Les journalistes membres de JOL Social peuvent exercer leurs activités au sein de rédactions ou indépendamment, en freelance, pour plusieurs rédactions. Ils peuvent être rédacteurs, journalistes-reporters d’images, photographes aussi, ou encore présentateurs, assistants ou producteurs de documentaires ou d’émission, chefs de rubriques, rédacteurs-en-chef, patrons de presse. L’essentiel est qu’ils puissent attester d’une activité reconnue par leurs pairs.

C’est un principe intangible, aucune exception ?
 

Une seule exception… Dans le cadre de partenariats, nous proposerons à des écoles de journalisme à travers le monde d’inscrire leurs étudiants. Ce sera, symboliquement, la première reconnaissance tangible de leur vocation à intégrer la profession.

Pour le reste, l’équipe JOL Social veillera à ce que chaque membre réponde aux critères énoncés. Ceci pour une raison simple, nous tenons à préserver la dimension exclusive, corporatiste – « corporatiste » dans le bon sens du terme – du réseau JOL Social.

JOL Social, c’est donc un réseau social où les journalistes pourront échanger, débattre, se chamailler gentiment ou pas, « entre soi »… C’est juste cela ?
 

Non, ce n’est pas juste cela, loin de là. JOL Social est un espace unique de networking, mettant en relation des journalistes professionnels du monde entier.

Le contact est facile. Le profil permet de se présenter et d’accroître sa visibilité. Le moteur de recherche permet à chaque membre d’entrer en relation avec l’ensemble de ses pairs, d’échanger et d’envisager toutes formes de coopération, de collaboration. JOL Social offre à la profession un outil de recrutement remarquable.

Coopération, collaboration… qu’entendez-vous par cela ?
 

JOL Social entend devenir le cadre privilégié de l’exercice de son métier par le journaliste.

Un de nos membres est à la recherche d’une source sur le terrain ou d’informations en temps réel pour couvrir un événement où que ce soit. Il trouvera sur JOL Social la consœur ou le confrère adéquat et pourra, instantanément, entrer en contact avec elle ou lui, demander ou vérifier une information, voire commander un papier, une intervention en direct, un reportage…

En un coup d’œil sur le profil de ce contact, il pourra s’assurer de son professionnalisme et de son expérience.

La plupart des journalistes disposent, d’ores et déjà, de carnets d’adresse ou savent comment dégotter la bonne personne au bon endroit…
 

Oui, espérons-le. L’actualité s’emballe et la réactivité est, toujours plus, un critère de l’excellence journalistique – réactivité à délivrer l’information mais surtout capacité à la décrypter dans les meilleurs délais et de la manière la plus originale.

Pour se distinguer, pour sortir du lot, il faut avoir accès aux meilleures sources. JOL Social propose aux journalistes de rompre avec une pratique trop égoïste et invite ses membres à davantage de solidarité.

Ensuite, JOL Social offre des outils pour encourager et faciliter ces collaborations. Chaque membre disposera d’espaces de stockage et pourra pratiquer avec ses contacts des formes d’écriture participative. Le reportage, l’enquête, l’analyse, le dossier sont alors construits à plusieurs, la garantie d’une meilleure qualité.

JOL Social fait office de rédaction, les membres interagissent comme dans n’importe quelle rédaction. JOL Social, ce pourrait être, le moment venu, la plus grande rédaction du monde, une rédaction virtuelle mais bien réelle.

Chaque rédaction dispose d’ores et déjà des outils nécessaires au travail en commun. Que peut donc apporter JOL Social ?
 

La plupart des rédactions ne disposent pas d’outils de collaboration comparables à JOL Social. Effectivement, il est toujours possible de se contenter des messageries instantanées, du mail, voire de privilégier le téléphone ou le bon vieux « Tu as cinq minutes, tu passes dans mon bureau ? »

Un réseau social, c’est tout autre chose… C’est le cadre d’une collaboration permanente, en temps réel, le cadre d’une collaboration naturelle qui devient, avec le temps, extraordinairement ordinaire. Mais un réseau social d’entreprise, c’est coûteux, très coûteux à mettre en place.

JOL Social, c’est tout cela mais c’est aussi plus que cela. Sur JOL Social, les membres se répartissent dans des groupes privés et dans des groupes publics.

Chaque média, chaque rédaction peut créer son groupe privé, c’est l’équivalent virtuel de sa salle de rédaction. L’équipe de notre « pureplayer » JOL PRESS et celle de notre partenaire américain GLOBAL POST – avec ses 150 correspondants à travers le monde – ont déjà investi leurs espaces JOL Social et c’est devenu pour elles un outil indispensable  

Mais, à la différence des réseaux sociaux d’entreprise, chaque membre, collectivement ou individuellement, dispose aussi de groupes publics, ouverts sur l’ensemble de la communauté. Ces groupes publics permettent de communiquer, de mettre en avant son travail, de lancer des appels à la collaboration, de réfléchir aux grandes problématiques de la profession et du monde.

JOL Social dit aux journalistes professionnels « N’ayez pas peur », dépasser les querelles de clochers, la concurrence artificielle. La réussite de chaque membre n’est pas incompatible avec toutes les formes de coopération. Pour preuve, le travail exceptionnel réalisé conjointement par les rédactions des plus grands quotidiens au monde en matière de data journalism, à l’initiative, notamment, de Julian Assange et de Wikileaks. C’est ce que JOL Press s’efforce aussi de mettre en œuvre à travers son partenariat avec Global Post et les échanges de contenus qu’il implique.

JOL Social est le cadre de ces nouvelles coopérations.

Ne serait-ce pas un peu idéaliste alors que la presse traditionnelle connait une crise sans précédent  et que la nouvelle presse en ligne peine à mettre en place des modèles économiques viables ?
 

Absolument pas. Nous sommes convaincus, avec les équipes de JOL Social, que la crise que traverse l’univers des médias est, avant tout, une crise des contenus. Il n’y a jamais eu autant d’information disponible 24/7, mais la durée de vie d’une information n’a jamais été aussi brève, aussi furtive. C’est épuisant ces développements en temps réel, car cela ne répond absolument aux besoins de nos intelligences humaines. Ce qu’il faut, c’est que les journalistes retrouvent le sens du décryptage, de l’analyse, de la hiérarchisation de l’information – « prendre du recul », c’est le maître-mot indispensable à cette profession.

Il faut « prendre du recul » et, aussi, retrouver le sens du récit. Mieux vaut un récit bien écrit qu’un article bâclé, réécriture d’une banale dépêche d’agence. Il faut le « comment ? » et le « Pourquoi du comment ? ». Le journaliste doit apporter aux lecteurs, aux téléspectateurs, aux internautes apporter un décryptage de l’actualité pas seulement la raconter car c’est le professionnalisme et la légitimité du journaliste que nous souhaitons mettre en avant. C’est comme cela que le grand public pourra retrouver le chemin de la confiance en ce qu’il peut voir ,entendre ou lire dans les medias .

Nous avons trop vite oublié ce que voulait dire autrefois « une Grande Signature » !

L’interaction créée par JOL Social est un atout formidable qui devrait permettre aux journalistes membres d’imposer leurs marques et d’engager dans les meilleures conditions cette inévitable révolution du contenu.

On dirait un manifeste, c’est ambitieux… Il n’en reste pas moins que la plupart des journalistes peinent, au quotidien, à exercer leur métier, confrontés, notamment, à des difficultés matérielles croissantes…
 

C’est ambitieux mais c’est, nous semble-t-il, indispensable. C’est sur ces bases que s’établira, sans doute, la nouvelle hiérarchie des médias dans les années à venir.

Pour ce qui est de la dimension matérielle de l’exercice de la profession journalistique, JOL Social y apporte plusieurs réponses.

Le lancement de JOL Social sera suivi du lancement, à la rentrée, de JOL Store, une application qui permettra aux journalistes membres de JOL Social de vendre à l’unité leurs articles aux lecteurs.

Puis, dans les prochains mois, interviendra lancement de JOL Exchange, une place de marché, un espace où les membres du réseau pourront proposer des sujets aux rédactions membres et où les rédactions membres pourront lancer des appels d’offre pour la réalisation de sujets, d’enquêtes, de reportages sous toutes les formes. L’appartenance au réseau, la possibilité de vérifier le savoir-faire du journalisme employé sera une garantie de sérieux et de qualité. C’est précieux et cela permettra d’ouvrir le marché des collaborations.

Sans attendre, JOL Social va proposer à ses membres un outil unique. Chaque membre pourra obtenir une carte de crédit Diners, dans le cadre d’un accord exclusif que nous avons passé. Cette carte, conçue spécialement pour JOL Social, fonctionnera comme une carte de crédit ordinaire mais, en plus, elle permettra de profiter d’offres privilégiées proposées par nos différents partenaires. L’idée, c’est de donner accès dans des conditions préférentielles à tous les outils et services dont peut avoir besoin le journaliste pour exercer dans les meilleures conditions son travail. Concrètement, il pourra s’agir de réductions sur le matériel informatique et l’équipement audiovisuel, sur les billets d’avion ou sur les réservations d’hôtel.

Jusqu’à présent, un journaliste pouvait, avec de la chance, bénéficier d’avantages, mais ceux-ci se faisaient de plus en plus rares et difficiles à obtenir. Avec la carte Diners JOL Social, ce sera automatique.

Vous parlez d’argent. Alors, justement, devenir membre de JOL Social, c’est gratuit ?
 

Non, ce n’est pas gratuit. Le prix de l’abonnement a été fixé à 10 euros par mois avec un engagement d’un an – 120 euros par an. A l’occasion du lancement – et jusqu’au 31 décembre 2013 – nous offrons six mois gratuits à tous nos membres en attendant de leur proposer, avec l’abonnement payant en 2014, des réductions avec nos partenaires.

D’où vous vient l’idée de JOL Social ?
 

Banquier d’affaire de profession, j’interviens depuis plusieurs années auprès de grand groupes cotés mais aussi de petites et moyennes entreprises. Je suis spécialisé dans la fusion-acquisition et dans le financement d’entreprise.

J’ai découvert que, parallèlement au lancement des réseaux sociaux festifs, certaines professions mettaient en place leurs propres instruments. Cela a notamment été le cas des médecins aux États-Unis, et, plus récemment, des experts comptables. Ce sont ces expériences qui m’ont servi de modèle.

J’ai toujours eu une passion pour les médias et le rôle social et citoyen qui leur revient. Il est primordial pour moi de donner aux journalistes les meilleurs moyens d’exercer leur profession, leur mission.

Nous le faisons avec JOL Press en offrant notamment l’opportunité à de jeunes journalistes, à peine sortis des écoles, d’accumuler une précieuse expérience – une activité stable et pérenne – aux termes de leurs premiers stages. Pour l’ensemble des activités de JOL Press Éditions, ce sont déjà une dizaine d’emplois qui ont été créés.

Nous nous apprêtons à poursuivre notre développement avec JOL Social, comme je viens de vous l’expliquer.

Concrètement, rappelez-nous, le lancement de JOL Social, c’est pour quand ?
 

Maintenant, le 19 juin à Paris dans le cadre du World News Summit, organisé à l’Hôtel de Ville de Paris par le GEN, Global Editors Network, la première association au monde des managers de presse, devant plusieurs centaines de rédacteurs-en-chef des cinq continents.

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