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La formation, astuce de ministre pour réduire le chômage

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Dans un discours en clôture de la 2e Conférence sociale au Palais d’Iéna à Paris, Jean-Marc Ayrault a expliqué que le gouvernement allait s’attaquer aux quelques 200 à 300 000 emplois qui ne trouvent pas preneur. Le ministre du Travail, Michel Sapin, réunira donc syndicats et patronat en juillet pour « recenser les besoins, par région et par secteur, préciser les outils utilisables immédiatement et mobiliser les financements », a souligné le Premier ministre. « Nous devons rendre ce plan opérationnel dès la rentrée de septembre », a-t-il ajouté. « Fixons-nous un objectif, ambitieux, d’avoir permis l’entrée supplémentaire en formation de plus de 30 000 demandeurs d’emploi. »

Lutte contre le chômage

Une information confirmée par le ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, Michel Sapin, invité sur RMC et BFMTV ce lundi 24 juin. « Cela va coûter 32 milliards d’euros dont la moitié sera gérée par les partenaires sociaux », a-t-il précisé. « Cette formation profitera aux jeunes et aux chômeurs qui sont trop peu formés en termes de nombre. Les salariés en entreprise trop peu qualifiés sont souvent les premiers licenciés. La loi devrait être déposée avant la fin de l’année et sera votée dans les semaines qui suivront, début 2014. »

Et d’ajouter : « Au mois de juillet, nous allons faire un recensement et, à ces vrais emplois vacants, nous allons essayer de trouver un chômeur qui a envie de travailler. Mais il faut aux chômeurs des formations. Nous allons créer 30 000 formations. Ces formations ne seront pas comptabilisées dans les chiffres du chômage. Cela devrait coûter 150 millions d’euros. »

Des formations, pas comptabilisées dans les chiffres du chômage

Très vite se dessine l’intention du gouvernement d’inverser la courbe du chômage en retirant des compteurs tous ces chômeurs en formation qui n’auront pour autant pas de travail concret. Pour être précis, les chiffres du chômage comptabilisent uniquement les chômeurs en catégorie A, c’est-à-dire les personnes sans emploi, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi, à la recherche d’un emploi quel que soit le type de contrat (CDI, CDD, à temps plein, à temps partiel, temporaire ou saisonnier).

Ces 30 000 demandeurs d’emploi, formés par le gouvernement, ne seront plus considérés comme des chômeurs de catégorie A mais de catégorie D, c’est-à-dire des personnes sans emploi, non immédiatement disponibles, non tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi (demandeurs d’emploi en formation, en maladie, etc.). Et voilà le travail… A la publication des prochains chiffres du chômage, si le gouvernement déclare un chiffre en baisse, ne nous réjouissons donc pas trop vite.

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