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« La Revolucion no se vera por television »

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Les Indignados du 15 mai 2011 avaient laissé craindre – ou espérer – un vaste mouvement de réaction face aux effets de la crise et à l’incurie des autorités, gouvernement en tête. Le mouvement a fait tâche d’huile et, ailleurs, à travers le monde, des Indignés se sont à leur tour levés. « Indignez-vous, indignez-vous, indignez-vous » – comme disait feu Stéphane Hessel.

La mobilisation reste dans les esprits

Deux ans plus tard, la révolution n’a toujours pas été retransmise à la télévision. Les Indignados ne campent plus à la Puerta del Sol au cœur de Madrid mais, malgré les apparences, la mobilisation reste dans tous les esprits.

Le système politique espagnol préserve le pays de certaines formes d’aventure politique. La crise ne s’est traduite jusqu’à présent « que » par la chute de José Luis Zapatero, lors des élections de l’automne 2011, et le retour au pouvoir de la droite modérée conduite par le nouveau président du gouvernement, Mariano Rajoy. Et ce dernier dispose d’une majorité stable aux Cortès qui lui permet de gouverner – et qui devrait lui permettre de gouverner jusque fin 2015, terme de son mandat. Sauf circonstances exceptionnelles.

« Contre l’impunité financière »

Des circonstances exceptionnelles improbables. Les manifestations se poursuivent à Madrid et dans le reste du pays. Samedi 8 juin, plusieurs centaines de manifestants ont défilé contre « l’impunité financière », brandissant des pancartes réclamant « jugement et châtiment » pour les responsables de la débâcle financière. « Contre l’impunité financière, contre l’escroquerie des crédits hypothécaires, pour le droit au logement », pouvait-on lire sur l’immense banderole en tête de cortège. Cette manifestation était une « escrache », le nom donné aux manifestations qui ont lieu depuis plusieurs semaines sous les fenêtres des responsables politiques ou économiques, et menées par des associations luttant contre les expulsions de familles surendettées.

La crise au quotidien

Car c’est bien dans la vie quotidienne des Espagnols que la crise multiforme que traverse le pays se fait ressentir. Dans chaque famille, la perte d’un ou plusieurs emplois – ou la crainte de se retrouver au chômage – la pression fiscale, la pression des banques, la hausse du coût, c’est cela la crise, c’est cela la véritable révolution, bouleversement profond de la vie quotidienne des Espagnols.

La crise espagnole au quotidien, c’est la question du jour. Un dossier réalisé par Louise Michel.

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