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Le scandale Prism dope les ventes de «1984» et relance le mythe Big Brother

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« Big Brother is watching you ». Qui n’a pas eu cette référence en tête, lorsque le scandale sur les révélations d’un système d’espionnage électronique par les renseignements américains a éclaté ? Le classique de Georges Orwell connaît une seconde jeunesse, soixante-quatre ans après sa première publication. Roman d’anticipation, sa théorie se révèle pleinement aujourd’hui. Le Big Brother, c’est cette figure métaphorique du régime totalitaire qui surveille la société, lit les pensées, réduit les libertés.

Prism is watching you

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Cela ne vous rappelle rien ? Un certain programme Prism, dispositif de surveillance de masse permettant à l’agence de sécurité nationale américaine (NSA) d’accéder à toutes les informations sur les citoyens. Une révélation dévoilée la semaine dernière par The Guardian et The Washington Post et qui a mis en émoi les populations mondiales.

Quel compromis trouver entre sécurité et vie privée ? Dans l’œuvre d’Orwell, la question ne se pose, la balance penchant largement vers la première préoccupation. Un récit prophétique ? Sans aller jusque là, cela n’a pas empêché le livre de gagner en regain d’intérêt auprès des lecteurs.

+ 6 000% de ventes mardi

Le sujet de la surveillance préoccupe et les ventes de « 1984 » en témoignent. Voyez plutôt : mardi, la progression a été effarante avec une hausse de + 6 000%, plaçant le livre à la 123e place des meilleures ventes du jour sur Amazon, tandis que la veille il se trouvait au 7 636e rang. Ce mercredi matin, le roman glanait le top 10 de la « movers & shakers list » (les livres qui rapportent le plus, heure par heure) du site dédié à l’achat en ligne.

Une conséquence insolite de ce secret de polichinelle qu’est la surveillance gouvernementale, mais pour la première fois révélée au grand public. Une perte des droits individuels défendue par Barack Obama, qui avait lui-même ouvert la voie référentielle à la nouvelle d’Orwell, en conférence de presse vendredi dernier : « En général, on peut se plaindre de Big Brother et du potentiel grave de danger que ce programme représente, mais quand vous regardez les détails, je pense que l’on a trouvé le bon équilibre» Pas sûr que les lecteurs partagent le même avis.

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