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Le vin européen dans le collimateur chinois

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Après la décision de la Commission européenne de taxer provisoirement les importations de panneaux photovoltaïques chinois – pays détenant 80% du marché européen – la Chine a contre-attaqué. Elle annonce l’ouverture d’une enquête anti-dumping sur l’importation de vins en provenance de l’Union européenne. « Nous avons observé une hausse rapide des importations vinicoles de l’Union européenne ces dernières années et nous entreprendrons cette enquête conformément à la loi », a déclaré Pékin.

En Chine, 20% du vin est étranger

Selon l’Association chinoise de l’industrie des boissons alcoolisées, les producteurs de vin européens feraient du « dumping ». Cette pratique consiste à baisser les prix des produits vendus sur le marché extérieur en-dessous de ceux fixés pour le marché intérieur ou encore à accorder trop de subventions publiques à l’exportation. Les aides européennes nuiraient ainsi aux producteurs chinois, en concurrence avec les vins étrangers, qui représentent déjà 20% du vin consommé en Chine.

Mercredi, le ministère chinois du Commerce a mis l’accent sur « l’augmentation rapide des importations de vin en provenance de l’Union européenne », déclarant que le gouvernement chinois avait ainsi lancé « une procédure antidumping et antisubventions visant les vins de l’Union européenne ».

Après les États-Unis, la Chine est le deuxième importateur mondial de vin européen, avec 285 millions de litres importés en 2012. Les exportations européennes de vins et spiritueux vers la Chine se chiffrent à plus d’un milliard d’euros.

Une hausse des taxes à l’importation ?

Si « dumping » il y a eu, le gouvernement chinois pourrait alors décider de rehausser les taxes à l’importation sur les vins européens, qui s’élèvent déjà à 48%. La Chambre de commerce européenne en Chine a de son côté fustigé la décision chinoise, déconseillant à Pékin de prendre des « mesures protectionnistes » dont les Chinois seraient « les premières victimes ».

Si les producteurs de vin français perçoivent 280 millions d’euros de subvention européenne par an, la Commission européenne a cependant démenti l’existence de subventions spécifiques pour les exportations. Elle pourra faire appel en cas d’application de surtaxes par la République populaire de Chine.

La France, première touchée

Avec 140 millions de litres de vin vendus en 2012 pour près de 800 millions de dollars, la France est le premier exportateur de vin européen vers la Chine.

Les menaces de cette grande puissance sont prises au sérieux par la France ; elle serait en effet la première touchée par l’imposition de surtaxes et particulièrement sur le vin de Bordeaux, dont la Chine est devenue la première destination.

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