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«L’enfance dans la guerre» de Jasminko Halilovic: grandir dans Sarajevo assiégée

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Doris Pack, la politicienne allemande, députée européenne membre de la CDU et spécialiste des Balkans, a soutenu la promotion mondiale du livre « L’enfance dans la guerre » de l’auteur bosnien Jasminko Halilovic, organisée il y a quelques jours à la bibliothèque du Parlement européen. 

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« Nous nous rappelons tous du siège de Sarajevo, long de 1 425 jours, qui a emporté la vie de 11 500 civils. La vie fut très difficile et les citoyens ont subi un quotidien terrible et inhumain, des milliers d’enfants ont grandi sans liberté. Quand j’ai vu ce livre, j’étais étonné par son optimisme, qui a pu d’abord être concentré sur la mort et la destruction, vécues par des jeunes générations. Son auteur, aujourd’hui âgée de 25 ans, nous a présenté une mosaïque intéressante de nombreuses histoires vraies » – a souligné madame Pack qui a visité la Bosnie-Herzégovine en 1992,1993 et 1994, évoquant son sentiment d’impuissance, devant les événements qui se sont déroulés à Sarajevo, devant les yeux du monde indifférent. « En 1992 ma fille a perdu la vie dans cet état et croyez-moi, je comprends complètement le malheur de tous les parents de Bosnie Herzégovine, qui ont perdu leurs enfants durant l’agression du pays, » a ajouté Doris Pack, des larmes aux yeux.

Souvenirs des survivants

Jasminko Halilovic, qui a dédié ce livre à Mirella, sa copine sur les bancs de l’école, morte en 1994, a précisé : « Ce n’est pas un livre sur la mort. Il décrit l’expérience de 1 000 personnes qui ont été enfants, pendant le plus long blocus imposé à une ville contemporaine. J’ai essayé d’entrer dans leur subconscient  et de faire une vraie recherche parmi leurs souvenirs. J’ai voulu fonder un site Internet pour les inviter à se confier et à évoquer leur vécu. Aujourd’hui, ces « enfants de la guerre » vivent éparpillés  dans 35 pays aux quatre coins du monde, mais ils ont répondu à mon appel et m’ont même envoyé des photos, leurs journaux intimes de l’époque, des dessins et des lettres ».

Durant la promotion bruxelloise, il a pu communiquer directement grâce à la vidéo liaison, avec  d’anciens concitoyens Filip Andronik, Admir Kadric, Ivana Paukovic, Selma Tanovic, Olga Tomic et Ivana Vranjkovic, des personnages du livre. L’écrivain a fini sa présentation en lisant le journal intime d’une fillette de 12 ans et surpris le public, en avouant qu’il ne s’agit pas d’un témoignage des années 90 du siècle dernier, mais les confidences récentes d’une petite Syrienne.

« Le livre sera un succès s’il apporte un peu plus de compréhension sur l’importance de la paix à travers le monde, ainsi que s’il permet de responsabiliser les adultes, de les inviter à créer un monde meilleur pour les enfants ! » a conclu le jeune écrivain.

Pour plus de compréhension

Le représentent du canton de Sarajevo à Bruxelles, Dino Elezovic, a informé le public de son vif désir de continuer à promouvoir des projets semblables, qui mettent en avant le multiculturalisme de la ville, son européisme et la position de Bosnie-Herzégovine sur le Vieux continent.

L’événement a attiré de nombreux membres du Parlement européen et les diplomates de la région : Eduard Kukan, le président du Comité de l’Europe du sud-est et  des Balkans occidentaux, Jelko Kacin, ministre-conseiller  et porte-parole du Parlement serbe, Miranda Sidran, ministre-conseillère à la Mission de Bosnie-Herzégovine auprès de l’UE, Ismeta Dervoz, la représentante de l’Assemblée nationale, une participante au projet Nina Asotic, l’ambassadeur de B-H en Europe, Igor Davidovic et l’ambassadeur bosnien à l’OTAN, Branimir Jukic.

Après la cérémonie, Doris Pack a reçu une médaille avec les portes de la ville et une grandiose monographie intitulé « Sarajevo ma ville, lieu des rencontres ».

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